Geoffroy Foumboula Libeka: «L’Etat ne doit être dissocié de la Nation si nous voulons garantir le succès de notre pays»

Geoffroy Foumboula Libeka Ambassadeur Leadership et Engagement Jeunesse du Gabon ©DR

Réagissant au discours à la Nation du président de la République, Geoffroy Foumboula Libeka, un leader de la société civile gabonaise a tenu, par le biais d’une lettre adressée au numéro un gabonais, a donner son point de vue sur la teneur de l’adresse à Nation du Chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba. Entre la notion d’Etat qui ne doit être dissociée de celle de la Nation, et la volonté d’unité prônée par le Chef de l’exécutif gabonais, cet Ambassadeur Leadership et Engagement Jeunesse du Gabon, a en 6 points, souligne les incohésions du discours du président de la République. Nous publions in extenso, l’intégralité de son analyse. 

« LIBRE PROPOS, MA LETTRE SUITE AU DISCOURS À LA NATION DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE : L’ETAT NE DOIT ÊTRE DISSOCIé DE LA NATION, SI NOUS VOULONS GARANTIR LE SUCCÈS DE NOTRE PAYS.

Excellence Monsieur le Président de la République,

J’ai suivi avec un intérêt particulier votre traditionnel discours à la Nation. Plusieurs choses ont été dites, des victoires incontestables du point de vue diplomatiques, etc…mais plusieurs autres choses dites sont malheureusement loin de la réalité du quotidien des Gabonais. Conscient que près de 100% des discours des Chefs d’Etat ne sont pas rédigés par ces derniers, mais soumis à leur approbation par ses collaborateurs ; ce discours m’a permis de comprendre que ces derniers ont optés pour l’autosatisfaction au lieu de porter à votre connaissance la réalité vécue par nous, considérés comme appartenant à la masse, donc la Nation quand les élites sont considérés dans ce discours comme appartenant à l’Etat.

Excellence Monsieur le Président de la République, l’orientation de ce discours résume à travers une seule phrase le problème du Gabon : « LORSQUE L’ETAT ET LA NATION SONT UNIS, NOUS OBTENONS DES SUCCÈS ». Monsieur le Président, L’ETAT ET LA NATION NE SAURAIENT ÊTRE DISSOCIÉS CAR L’ETAT EST LA NATION. Appeler à l’unité entre l’Etat et la Nation, reviendrait à valider que dans ce même pays certains appartiennent à l’Etat du fait d’occuper des hautes fonctions et ceux n’en n’ayant pas, appartiennent à la Nation. C’EST A JUSTE TITRE QUE CEUX ESTIMENT APPARTENIR À L’ÉTAT (Élite politique,etc…) SERVENT L’ÉTAT SANS AUCUNE CONSIDÉRATION POUR LA NATION (LA MASSE) CRÉANT LOGIQUEMENT DES FORTES DISPARITÉS. 

Effectivement, d’avis avec vous l’unité des Fils et Fille de la Nation doit garantir le succès. Mais peut-on aboutir à une véritable unité :

1/- Quand le Gabon depuis son indépendance enregistre pour la première fois de son histoire, des Hommes politiques, leaders d’opinions, ministres, députés, Directeur Généraux,etc…en prison et détenus dans des conditions inhumaines ?

2/- Quand vos fils et filles de la Diaspora ayant des opinions contraires au père que vous êtes se retrouvent privés de leurs passeports ?

3/- Quand par exemple, la jeune Yelena, Major National BAC 2015 série B à 17 ans, boursier de l’Etat Gabonais, se retrouve abandonné à ce jour au Maroc après validation de son Master, ses diplômes confisqués pour impayés de sa scolarité par LES ROIS ET REINES DE L’ANBG et ce malgré vos courriers à cette agence pour demander la régularisation de cette situation. Cette jeune, obligée en pays étranger de faire des petits boulots pour essayer de survivre, d’économiser pour régler sa scolarité et rentrer au Gabon. Comme elle, plusieurs Majors nationaux au BAC abandonnés à eux-mêmes quand LES ENFANTS DE CEUX APPARTENANT À L’ETAT SONT ENVOYéS DANS LES MEILLEURS ÉTABLISSEMENTS du monde, souvent aux frais du contribuable ;

4/- Quand aucune école publique gabonaise, de la maternelle à l’université ne respecte dans son architecture et fonctionnement, n’est conforme à la loi 21/2011 portant orientation générale de l’Education, de la Formation et de la Recherche?

5/- Quand les coûts de création d’une entreprise sont les deuxièmes coûts les plus élevés du continent africain, l’absence de dispositif d’accompagnement des entrepreneurs, une dette proche de 8000 milliards de FCFA, des routes impraticables, une seule voie d’accès à la Commune d’Akanda créant d’énormes bouchons, des hôpitaux publics n’ayant même pas de scanner,etc…?

6/- Quand nos sportifs et artistes sont privés d’activités mais et surtout de mesures d’accompagnement, avec comme conséquences des débâcles sportives jamais enregistrées à l’image de la dernière participation des équipes gabonaises de basket-ball au championnat africain en Egypte, etc…?

Les 6 points non exhaustifs que je viens de citer ne peuvent avoir du sens que si CERTAINS CESSENT DE PENSER QU’ILS APPARTIENNENT À L’ETAT ET QUE LES AUTRES,LA MASSE A LA NATION. 

Excellence, Monsieur le Président, IL NE PEUT AVOIR D’UNITé, DE SUCCÈS SANS UNITé DE LA NATION. L’UNITÉ DE LA NATION C’EST AVOIR DES ÉLITES AU SERVICE DE LA NATION ET NON « DE L’ETAT », DES ÉLITES RESPECTUEUSES DES LOIS ET RÈGLEMENTS GARANTISSANT NOTRE VIVRE ENSEMBLE.

A la veille de la célébration du 61ème anniversaire de l’indépendance du Gabon, en accord avec votre discours portant sur l’union de la nation comme garant du succès de notre pays, je vous invite respectueusement à donner un sens concret à ce discours en graciant ces compatriotes définis comme prisonniers politiques, leaders d’opinions et anciens proches collaborateurs du Président de la République. 

Geoffroy FOUMBOULA LIBEKA

Ambassadeur Leadership et Engagement Jeunesse du Gabon » 

2 Commentaires

  1. Yossa Yossa

    L’Etat peut se définir, entre autres, comme une communauté d’hommes soumis à une autorité politique.
    La Nation, quant à elle, est une communauté des personnes partageant une même origine, une même histoire, une même culture, une même langue.
    Il n’y a donc pas d’Etat sans Nation, et vice versa. L’élite politique et administrative fait partie intégrante de la Nation. Si son rôle est de faire fonctionner l’appareil étatique, son objectif est de contribuer au bien-être de la Nation toute entière.
    À partir de là, aucune dissociation ne peut être permise, sauf par méconnaissance.

  2. Yossa Yossa

    L’Etat peut se définir, entre autres, comme une communauté d’hommes soumis à une autorité politique.
    La Nation, quant à elle, est une communauté des personnes partageant une même origine, une même histoire, une même culture, une même langue.
    Il n’y a donc pas d’Etat sans Nation, et vice versa. L’élite politique et administrative fait partie intégrante de la Nation. Si son rôle est de faire fonctionner l’appareil étatique, son objectif est de contribuer au bien-être de la Nation toute entière.
    À partir de là, aucune dissociation ne peut être permise, sauf par méconnaissance.

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