Présidentielle 2023: Barro Chambrier ou l’expérimentation de la méthode de Jean Ping ?

Barro marche sur les traces de Jean Ping

Le président du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM), Alexandre Barro Chambrier (ABC) semble décider à se positionner dans l’optique de l’élection présidentielle de 2023. Tout porte à croire que le fils d’Eloi Rahandi Chambrier veut désormais incarner la nouvelle opposition comme ce fût le cas en 2016 avec Jean Ping. Et comme Jean Ping, Barro Chambrier est, deux ans avant l’échéance, celui qui est le plus actif et le plus offensif notamment sur le terrain comme le candidat malheureux à la dernière élection présidentielle.  

Comme un air de déjà vu. A l’avant veille des  présidentielles de 2016, Jean Ping a avait écumé, deux ans avant, capitales provinciales, villages et départements de l’ensemble du Gabon, Alexandre Barro Chambrier deux ans avant 2023 a récemment achevé sa tournée dans plusieurs provinces du pays. Le mimétisme est certes un peu osé mais pour prendre le flambeau d’une opposition atone et un tantinet versatile, ABC semble suivre les traces de l’ancien challenger d’Ali Bongo dans l’espoir, peut être, d’être désigné candidat unique de l’opposition.

A cet effet, l’opposant Alexandre Barro Chambrier fourbit ses armes en vue de la future élection présidentielle prévue au Gabon en 2023 avec le dessein de se positionner assez rapidement comme l’avait fait Jean Ping pour devenir progressivement, l’alternative de l’opposition à suivre eu égard au déclin l’ancien président de l’Union Africaine, dont le discours ne galvanise plus. 

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Pour se faire, le président du Rassemblement pour la patrie et la modernité arpente les villes et les villages du pays, pour semble-t-il émoustiller à nouveau des électeurs qui avaient cru en l’alternance en 2016, en se ralliant à la cause de Jean Ping. Mais c’était sans compter sur Ali Bongo, lequel a décidé de s’accrocher au pouvoir, malgré les vives contestations qui ont suivi les jours de l’élection. 

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Barro Chambrier occupe la scène politique depuis près de deux ans. Une pré-campagne calquée sur le modèle de Jean Ping, qu’il débutait lui aussi deux avant la présidentielle de 2016 avec un langage lexical proche de son ancien allié. « 2023 ne sera pas la répétition de ce que nous avons vécu dans le passé  » avait lancé, Alexandre Barro Chambrier. Jean Ping à son époque avait comme un des slogan « 2009 ne sera pas 2016 », se rappelle t-on. A Leconi, notamment ABC prenant la parole disait « Moi je suis déterminé car partout où je suis passé à chaque fois qu’ils ont essayé les méthodes d’intimidation, nous les avons mis en échec ».  

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Tout ce passe comme si pour Barro Chambrier, cette course de fond doit pouvoir le conduire à être désigné par ses pairs comme « candidat unique de l’opposition ». Pour y arriver ABC ratisse large, y compris du côté de la diaspora gabonaise en France qu’il consulte régulièrement. Mieux, alors les autres partis de l’opposition sont majoritairement aphones, son parti, le Rassemblement pour la Patrie et la Modernité (RPM) est la seule famille politique à avoir organisé sa rentrée politique. Une action à mettre là également au crédit d’Alexandre Barro Chambrier. 

S’il est évident que l’ancien membre du gouvernement sous le dernier  magistère d’Omar Bongo se trouve être celui dans l’opposition qui clairement se positionne dans la perspective de 2023, force est de constater que Alexandre Barro Chambrier bénéficie encore de l’aura de son père Marcel Eloi Chambrier décédé il y a tout juste un an.  Certes et c’est un fait, l’homme peine encore à rassembler et à faire l’unanimité, y compris au sein de son bastion politique du 4ème arrondissement de Libreville, où il n’a d’ailleurs pas réussi à se faire élire député lors des dernières élections législatives. 

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Espérons que cette offensive qu’il mène depuis quelques mois aura pour effet de booster sa cote de popularité car dans le contexte actuel, d’un Gabon avide de changement et d’alternative politique, toute personnalité bien préparée, ayant un discours cohérent et très visible auprès des Gabonais, peut prétendre au même statut de favoris que s’était forgé Jean Ping en 2022. En 2009, les Gabonais ont bien accordé pour plusieurs d’entre eux, leurs voix à  feu André Mba Obame, qui était il y a quelques mois avant l’élection, le ministre de l’Intérieur. Un poste stratégique dans la quête du fauteuil présidentiel. 

Tout est donc possible pour Alexandre Barro Chambrier dans son expérimentation de la méthode Jean Ping. En espérant que sa quête ne connaisse pas le même épilogue que son devancier. Candidat malheureux en 2016, et désormais reclus dans sa résidence des Charbonnages en déclarant vouloir « aller au bout jusqu’au bout » d’un idéal auquel il n’y croit manifestement plus. 

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