CapelloGate: Quid de la responsabilité des anciens présidents de la Fédération ?

Quelle furent les positions et les actes de Leon Ababe et de Placide Engandzas alors que les faits de Capello étaient connus de leurs périodes ©DR

Libreville le 7 Février 2022 – ( Dépêches 241 ). Déclenché fin 2021 par le journaliste et investigateur français Romain Molina, le scandale sur la pédophilie dans le football continue des mois après de faire trembler les autorités du football Gabonais. Dans cette déferlante faite de dénonciation, insinuation et inculpation, deux hommes ne sont étrangement pas inquiétés alors qu’ils étaient pourtant au centre de l’appareil eu égard à leur précédente fonction de président de la Fegafoot. Quid de la responsabilité, dans l’affaire Capello de Léon Ababé et de Placide Engandzas ? C’est tout le sens de cette analyse. 

Le CapelloGate du nom de cette affaire de pédophilie dans le football gabonais mettant en cause plusieurs acteurs du football gabonais dont le plus célèbre reste Patrick Assoumou Eyi, ancien Directeur technique de la Ligue de l’Estuaire et ancien sélectionneur de l’équipe des moins de 17 ans de la sélection gabonaise, accusé d’avoir violé plusieurs jeunes garçons footballeurs, est le dossier qui renforcé par l’interpellation de Serge Ahmed Mombo, agite actuellement l’Etat gabonais. 

Entre accusations, interpellations, emprisonnements, le temps est venu de situer les responsabilités de chacun. Mais dans cette démarche juste et pertinente, l’opinion semble omettre que l’affaire Capello remonte à plus de 30 ans. Seulement, il y a 30 ans, le football Gabonais n’était pas dirigé par les  hommes actuels. Si ces derniers sont appelés à la barre aujourd’hui, il serait inconvenant et injuste de ne pas s’interroger sur la responsabilité dans cette affaire abjecte, de Léon Ababé et Placide Engandzas, tous deux anciens président de la Fegafoot avant Pierre Alain Mounguengui. 

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Placide Engandzas a dirigé la fédération gabonaise de football de 1997 à 2004, il est ensuite été remplacé par Léon Ababé en 2005 qui ne fera qu’un seul mandat avant de céder à nouveau la direction de la Fegafoot à ce même Placide Engandzas qui à l’époque était déjà opposé à Pierre Alain Mounguengui. Placide Engandzas et Léon Ababé ont tous deux dirigé le football gabonais pendant près de 20 ans, 16 ans exactement. Ce n’est qu’en 2014 après le comité de normalisation que Pierre Alain Mounguengui est devenu président de la fédération. 

Entre-temps, Patrick Assoumou Eyi dit Capello est pendant ce temps le coach le plus formateur, il est Directeur Technique Provincial ( DTP). Il sera en outre coach à la Jeunesse Sportive de Libreville, de la Sogea ou encore de d’autres clubs. 

Si à juste titre ou pas, la tête de Pierre Alain Mounguengui est mise à prix, s’il est cité comme un complice par Romain Molina, qu’en est-il de la responsabilité conjuguée de Placide Engandzas et Léon Ababé dans cette affaire Capello pour des faits qui remontent à plus de 25 ans ? Ont-ils posé des actes ? Ont-ils saisi la justice ? Ont-ils mis en place des mécanismes visant à punir et condamner les auteurs de ces actes criminels ? Ont-ils dénoncé ces faits ? Se sont-ils tus en raison de l’absence de preuve ou de témoignage ? Ces deux éléments auxquels s’est heurté l’actuel président de la Fédération ? La question ici vaut son pesant d’or. 

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Des questions qui doivent conduire nos autorités, judiciaires notamment, à situer les responsabilités de chacun de façon juste et équitable au nom du principe d’égalité des citoyens devant la loi présent à l’article 6 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, lequel fait partie de notre Bloc de Constitutionnalité. Tout être humain doit être traité de la même façon par la loi. Aucun individu ou groupe d’individus ne doit donc avoir de privilèges garantis par la loi. 

Si l’on se veut objectif et impartial, Pierre Alain Mounguengui ne saurait être cité dans une affaire de réseau de pédophilie pour des faits connus depuis plus de 25 ans par les instances dirigeantes du football gabonais alors que ces prédécesseurs ne font l’objet d’aucun questionnement. Au risque de faire penser que cette affaire, outre l’aspect répressif des véritables auteurs de ces crimes odieux, a entre autres pour but, de fragiliser Pierre Alain Mounguengui à moins de deux mois de la prochaine élection à la présidence de la Fégafoot.

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