Gabon: Ossouka Raponda sur un siège éjectable?

Ossouka Raponda vit-elle ses dernières heures à la Primature ? ©DR

Libreville, le 11 août 2022 (Dépêches 241). Selon le quotidien l’Union, Ali Bongo Ondimba lors du Conseil des ministres qui était organisé hier, a exprimé avec beaucoup de véhémence, son courroux devant les résultats insatisfaisants du gouvernement. Une réaction qui, de facto, fragilise Rose Christiane Ossouka Raponda, qui pourrait être la première victime d’un éventuel remaniement.  

A rebours de sa forme conventionnelle, le Conseil des ministres qui était organisé hier s’est tenu dans une atmosphère particulièrement tendue, symbolisée par les nombreux griefs qu’Ali Bongo a formulé à l’endroit de l’équipe gouvernementale, finalement incapable de matérialiser la politique que le Président de la République souhaite mettre en place, au bénéfice des Gabonais. 

Conséquence, selon notre confrère de l’Union, le numéro 1 Gabonais après avoir tancé ses ministres, pourrait être contraint de procéder à un remaniement gouvernemental.  « Si l’on en juge par la tonalité des propos (légitimes) du président de la République, et les nombreux griefs formulés, ils devraient amener les uns et les autres à une remise en cause de leurs méthodes de travail. Et même, comme cela se fait dans les grandes démocraties, rendre leurs tabliers parce qu’ils ont échoué lamentablement. Mais, on n’a pas encore intégré cette culture. Alors, il faut passer à la phase du remaniement du gouvernement que certains appellent de tous leurs vœux » a-t-on pu lire dans le quotidien national. 

LIRE AUSSI: Libreville: Ali Bongo enjoint le gouvernement d’accélérer la cadence de réhabilitation des chantiers routiers

Naturellement, la première victime de ce remaniement pourrait être Rose Christiane Ossouka Raponda. La Cheffe du gouvernement est notamment pointée du doigt par de nombreux observateurs de la vie politique, qui relèvent son incapacité à mettre en pratique la feuille de route qui lui a été prescrite par Ali Bongo Ondimba. Pour preuve, ils soulignent que le Premier ministre est incapable de conduire le pojet de la Transgabonaise chère au Chef de l’Etat, mais qui dans les faits patauge depuis de nombreux mois. 

LIRE AUSSI: Présidence de la République: Ali Bongo somme une énième fois Ossouka Raponda d’accélérer la transformation de l’économie

De même, les principales villes du pays continuent de crouler sous les tas d’immondices, tandis que les voiries urbaines demeurent en état de délabrement malgré les nombreuses interpellations du Président de la République. Un président qui n’a de cesse d’inviter son Premier ministre  à trouver des solutions à ces problématiques. Des problèmes auxquels s’ajoutent les questions de la cherté de la vie, du chômage des jeunes et de la précarité qui demeurent sans solutions.  

A LIRE AUSSI: Lenteur dans la matérialisation du PAT: Ali Bongo «en colère» envisage de remanier le gouvernement

Pire, certains analystes soulignent le manque d’autorité du Premier ministre, qui peine à diriger une équipe gouvernementale minée par des conflits d’intérêts, l’indiscipline, l’individualisme et d’autres attitudes qui ébranlent la cohésion du groupe. Tout le monde a encore en mémoire, l’affaire des mallettes de Vincent de Paul Massassa, la gestion calamiteuse des fonds Covid-19, l’organisation catastrophique du dernier rassemblement des Panthères du Gabon par le ministre des Sports Franck Nguema, ainsi que la sortie ubuesque d’Alain Claude Bilié-By-Nze qui a dévoilé au grand jour la présence des guerres intestines dans la majorité. 

A LIRE: Retard sur la matérialisation du PAT: Ali Bongo roi des sommations stériles ?

Le tout, sous le regard impuissant de Rose Christiane Ossouka Raponda, dont les épaules semblent finalement trop frêles, pour assumer les lourdes fonctions de Premier ministre, Chef du gouvernement. Raison pour laquelle tout porte à croire que « la reine des Mpongwè » ne serait plus dans les bonnes grâces d’Ali Bongo Ondimba, las de son inertie et de son aphatie. 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*