Interpellation de Guy Nzouba Ndama avec 1,2 milliards: Ce qui s’est réellement passé

Tout savoir heures par heures sur l’interpellation de Guy Nzouba Ndama avec des valides d’argent ©DR

Libreville le 19 septembre 2022 – ( Dépêches 241). Depuis  l’interpellation  de Guy Nzouba Ndama le samedi 17 septembre dernier dans la province du Haut-Ogooué avec des valises contenants 1 milliard 190 millions de Fcfa, plusieurs versions émergent dans l’opinion et sur les réseaux sociaux. Si d’aucunes font état d’une interpellation à Kabala par des agents de la Douane à l’instar du substitut du procureur, Mme Ibinga Ayiquise Biera, d’autres évoquent une interpellation non pas à la frontière mais à Léconie, par les éléments de la gendarmerie nationale sous les instructions de leur supérieur hiérarchique. La rédaction de Dépêches 241 qui investigué et récoupé les informations auprès de diverses sources vous relate de façon chronologique, ce qu’il s’est réellement passé.

Depuis plusieurs jours, l’actualité dominante dans l’opinion oscille entre la situation de l’ancien président de l’Assemblée Nationale Guy Nzouba Ndama, la provenance des fonds en sa possession et le déroulé exact de son arrestation par les autorités de la province. 

Il ressort des faits que le samedi 17 septembre 2022, à 09 heures Guy Nzouba Ndama, président du parti politique les Démocrates qu’accompagnaient deux autres personnes en l’occurrence les dénommées Boukila Serge Christian et Mbembo Keka Guy Junior, chauffeur au volant d’un véhicule Mitsubishi de type PAJERO, couleur grise foncée, immatriculé sous le numéro CL 032 AA, se sont présentés à la frontière de Kabala. Sur place, l’ancien président de l’Assemblée Nationale (PAN) va déclarer au gendarme et au policier présent à leur poste, qu’il désire rendre visite à son bel oncle résidant à Boundji, en République du Congo, pour une durée de 48 heures, donc deux jours. 

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Absent de son poste, le douanier chargé de délivrer à l’ancien PAN un laissez passer, techniquement appelé « passe-avant », sera joint téléphoniquement aux fins de se rendre sur les lieux pour lui établir ledit document nécessaire à la circulation de l’autorité gabonaise en territoire congolais. Le douanier demande alors à ses collègues ( policier et gendarme ) à Kabala, de le laisser passer et qu’il joindra ses homologues du pays ami pour le laisser circuler une fois sur leur territoire. 

Sur ces garanties, l’ancien président de l’Assemblée nationale décide de poursuivre sereinement sa route. Seulement, au lieu d’honorer sa parole, le douanier va omettre de joindre ses collègues Congolais comme convenu à Kabala. Parvenu au premier poste de contrôle en territoire congolais, précisément à Mbie, faute de passe- avant, Guy Nzouba Ndama se verra refuser l’entrée en territoire congolais. Ce qui oblige ce dernier à faire demi tour sur Kabala à la frontière, où cette fois ayant pris conscience de sa bêtise, le douanier dépêché sur les lieux finira par établir au demandeur son passe-avant.  

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Quelques heures plus tard, le retour de l’ancien PAN est signalé aux autorités à la frontière de Kabala, qu’il passera sereinement sans contrôle des douaniers. Ce retour avant la durée de son séjour d’ordinaire prévue pour 48 heures suscite chez les chefs militaires des interrogations. Des instructions fermes vont ainsi être données aux gendarmes en poste à Léconi et le long de l’axe Kabala – Franceville, d’intercepter  les véhicules du concerné afin de procéder à un contrôle. En exécution de ces ordres, c’est au poste de contrôle situé à la sortie de la ville de Léconi que les gendarmes vont interpeller Guy Nzouba Ndama où il opposera un refus de se faire fouiller au prétexte que les valises qu’il transportait à ses dire, contenaient le linge de son épouse. Mais tenant à connaître le contenu de celles-ci, les gendarmes décident de casser les cadenas. Ce qui fut fait, offrant ainsi la découverte partagée massivement sur les forums et réseaux sociaux. Celle de l’image de plusieurs billets de banque enfouis dans des valises. 

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Après cette découverte et pour des raisons de transparence, enfin sur instructions du Commandant en Chef de la Gendarmerie Nationale, le général Yves Barrassouaga, en séjours privés dans la province, les autres chefs de services provinciaux concernés vont ainsi être appelés pour un décompte des billets trouvés en  possession de l’ancien PAN. De retour sur Franceville vers 22 heures , les fonds seront sécurisés dans les locaux de l’antenne de recherche sous la surveillance des plus hautes autorités militaires. Dimanche 18 septembre aux alentours de 12 heures, le trésorier principal va être appelé sur les lieux ou un second décompte sera effectué en présence de tous les services concernés. Décompte au terme duquel les 1,2 milliards seront remis sous décharge au trésorier provincial afin d’effectuer le versement au trésor public. 

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Une chronologie des faits qui contraste manifestement avec la déclaration du substitut du procureur Ibinga Ayiquise Biera qui a fait état de la présence au poste des douaniers et d’une interpellation de Guy Nzouba Ndama à Kabala par ces derniers, alors qu’en réalité, c’est à Leconie que l’ancien baron du régime a été arrêté et fouillé par des gendarmes. A ces différentes étapes, il n’est nul part mentionné l’intervention de douaniers. Sinon comment expliquer qu’au poste de Kabala où Nzouba Ndama devait être logiquement interpellé par la Douane, il passe sans être inquiété, c’est à un poste de gendarmerie que les douaniers vont s’illustrer ? 

Toute chose qui porte à croire que la déclaration du substitut du procureur est frappée du sceau de l’incohérence et foncièrement inexacte sur plusieurs aspects. Joint au téléphone, la rédaction de Dépêches 241, n’a obtenu aucune réponse de cette dernière. A l’heure où nous couchons ces lignes, le président du parti politique Les Démocrates est toujours dans les locaux de la Direction générale des Recherches à Franceville en attendant d’être présenté devant le juge d’instruction.  

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