Libreville, le 19 septembre 2022 (Dépêches 241). Lors de son discours à la nation du 16 août dernier, Ali Bongo avait promis de favoriser cette année, l’émergence de 100 000 nouveaux auto-entrepreneurs. Seulement, dans une interview accordée à l’Aube, parue ce matin, l’économiste Mays Mouissi a jugé impossible la réalisation de la promesse présidentielle.
Depuis de nombreuses années, le Gabon est confronté à la problématique du chômage des jeunes. C’est dans ce contexte qu’ Ali Bongo Ondimba a annoncé à l’occasion du discours à la nation du 16 août dernier, la mise en place d’un mécanisme visant à favoriser l’émergence de 100 mille nouveaux auto-entrepreneurs au cours des 12 prochains mois. « Ce dispositif n’a rien de cosmétique. Il n’a pas vocation à créer quelques dizaines, voire quelques centaines d’emplois. Il a pour ambition de créer plus de 100 000 auto-entrepreneurs » avait affirmé le Chef de l’Etat.
Si la promesse d’Ali Bongo a été bien accueillie dans le camp du pouvoir, Mays Mouissi a, pour sa part, exprimé son scepticisme quant aux possibilités de sa réalisation. « Je suis surpris que le président de la République ait pu faire une telle promesse car, il lui est impossible de créer autant d’emplois de surcroît à moins d’un an de l’échéance de son mandat » a souligné l’économiste dans les colonnes de l’hebdomadaire La Loupe n°377 du Lundi 19 septembre 2022.
Pour Mays Mouissi, le taux de croissance actuel du pays ne permet pas d’envisager la création d’autant d’emplois. « Créer 100 mille auto-entrepreneurs reviendrait à augmenter de 120% le nombre d’emplois dans le secteur privé formel. Avec une croissance atone de 2,4% en 2022 selon les prévisions du FMI, c’est tout bonnement impossible » a-t-il poursuivi.
Pour l’économiste, si avec les taux de croissance à 7% Ali Bongo n’a pas pu créer une telle masse d’emplois, ce n’est pas avec un taux de croissance de 2,4% qu’il réussira faire émerger 100 mille nouveaux entrepreneurs a-t-il indiqué.
