Gabon: déjà inopérante à la Primature, Ossouka Raponda s’en sortira-t-elle avec les TP?

Ossouka Raponda s’est peut-être refilée une patate chaude  ©DR

Libreville, le 28 septembre 2022-(Dépêches 241). L’efficacité d’Ossouka Raponda  à la Primature a toujours été remise en question, y compris par Ali Bongo himself . Pourtant la reine des Mpongwe a tout de même hérité du département des  Travaux Publics après l’éviction de Bounda Balondzi. Mais au regard du tumulte qui règne au sein de cette administration, nombreux s’accordent à dire que  la cheffe du Gouvernement s’est laissée refiler une patate chaude.

« Par décret du Président de la République, Chef de l’Etat, en date de ce jour, le Ministère des Travaux Public, de l’Equipement et des Infrastructures, est-il dissous. Par conséquent, il est créé, au sein de la Primature, un Département en charge des Travaux Publics, de l’Equipement et des Infrastructures. Le personnel du Ministère dissous est mis à la disposition de la Primature. » Lorsqu’elle annonçait cette  dissolution, en raison de l’inefficacité décriée par Ali Bongo himself, le Premier ministre Ossouka Raponda avait-elle conscience des charges qui pèsent désormais sur ses frêles épaules ? 

En effet, l’on ne risque pas de se tromper en affirmant que Ossouka Raponda n’est pas du genre à marquer les esprits par la qualité de ses états de service. Très peu se souviennent d’ailleurs de ses 17 mois passés  au ministère de la Défense. Son séjour à la primature est pour l’heure marqué par une gestion approximative de la crise sanitaire, ponctuée par des détournements massifs des deniers publics. De quoi susciter l’inquiétude chez de nombreux observateurs qui doutent de la  capacité du Premier ministre à se montrer à la hauteur de la  mission que lui a confiée le chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba. « En lui attribuant un rôle qui la met dans une posture de juge et partie, le Président de la République met la tête du Premier ministre à prix car, si elle échoue sur ce dossier dans les mois à venir, elle devra démissionner. Politiquement c’est un pari à haut risque, qui n’est pas de nature à garantir une exécution sereine de la politique générale du Gouvernement.  » Pointe le politologue Jean Delors Biyogue

Ossouka Raponda a-t-elle hérité de  la patate chaude ? Avec du recul, cette  hypothèse semble plausible. En réagissant à l’éviction de Bounda Balondzi, l’ancien Premier ministre Raymond Ndong Sima fait état de ce que depuis Myboto, « les ministres des Travaux Publics se sont toujours vus attribuer des mauvais résultats dans le domaine des routes, voiries etc. Mais personne n’a jamais clairement établi le parallèle entre les sommes qui ont été votées et les sommes décaissées dans la même année au profil de ce ministère. » A-t-il écrit. 

Le ministère des Travaux publics est réputé volcanique.  Plusieurs hommes forts  du régime y ont d’ailleurs  laissé des plumes. Bien que n’étant jusque-là pas inquiété, Armel Bounda Balondzi n’a-t-il fait que compléter une liste où figurent déjà Blaise Wada et Magloire Ngambia, jetés en prison pour détournement des deniers publics, dans le cadre de l’opération Mamba.  

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