Gabon: le FGIS une opaque galaxie et des méthodes peu conventionnelles

Akim Mohamed Daouda, Administrateur-Directeur Général du (FGIS) Chimène Ayito, Directrice Générale de Okoumé Capital ©️DR montage Dépêches 241

Libreville, le 24 octobre 2022 – (Dépêches 241). Se présentant comme un acteur de référence dans la transformation de l’économie gabonaise, le Fonds Gabonais d’Investissements Stratégiques (FGIS), gérant exclusif du Fonds souverain de la République gabonaise (FSRG), peine à offrir aux populations qu’elle est censée servir, des résultats probants. Au cœur d’une galaxie opaque qui gère plus de 1000 milliards de FCFA d’actifs à travers tous ses portefeuilles et qui vient d’être désigné « mandataire exclusif chargé de la commercialisation des crédits carbone », le Fonds géré par Akim Daouda n’avait d’ailleurs pas manqué d’interpeller le Fonds monétaire international (FMI) qui appelait en août 2021, à le « réformer »

Gestionnaire exclusif du Fonds Souverain de la République Gabonaise et des participations non attribuées du portefeuille de l’État gabonais, soit plus de 1000 milliards de FCFA d’actifs sous gestion, le FGIS semble pourtant de plus en plus fermé au regard extérieur. En dépit « d’investissements (qui) s’inscrivent dans une démarche long-terme pour favoriser l’amélioration des conditions de vie de la population gabonaise et des générations futures », le Fonds géré par Akim Daouda, navigue entre opacité et illisibilité, à l’image de nombreuses autres institutions publiques dont l’efficacité se fait toujours attendre.

En effet, partie prenante des nombreux projets liés et issus du Plan d’accélération de la Transformation (PAT) 2021-2023, le FGIS et ses nombreuses filiales (Gabon Power Company, Okoumé Capital, Façade Maritime du Champ Triomphal, RISE, SETEG, etc.), peine cependant à s’affirmer en matière de développement stratégique et diversification économique. Or, après une dizaine d’années d’existence et au regard des moyens colossaux dont il dispose, celui-ci devrait logiquement être la plaque tournante d’une économie gabonaise au ralenti depuis la baisse progressive des recettes pétrolières. 

Ne s’y trompant pas, le Fonds monétaire international (FMI) n’avait pas manqué d’émettre des réserves sur l’institution financière publique gabonaise, appelant de ses vœux, en août 2021, à des « réformes » en profondeur. D’ailleurs, dans son Mémorandum des Politiques Économiques et Financières adossé audit rapport du FMI, le gouvernement, lui-même, lui reconnaissait des « faiblesses » tout en indiquant qu’il adopterait et développerait, au cours de cette année, une « stratégie prudente et cohérente avec le plan du gouvernement d’accélération de la croissance » à des fins de « transparence financière ». 

Entre opacité et absence de réelle stratégie depuis une dizaine d’années, la maison mère du Régional Infrastructure Supranational Entity Gabon (RISE), qui vient de se doter d’un véhicule financier basé à l’île Maurice, et dont l’audit d’étape demandé par le FMI se fait toujours attendre, en plus des traditionnels résultats financiers annuels qui sont introuvables, reste donc une étrangeté aux yeux des populations. Vivement que le gouvernement, s’il en a la capacité, puisse enfin se pencher sur la question de sa restructuration. Ce même gouvernement qui vient de le désigner « mandataire exclusif chargé de la commercialisation des crédits carbone » qui pourraient générer jusqu’à 1200 milliards de CFA.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*