Exclusion des élèves professeurs de l’ENS: le DG en fait-il une affaire personnelle ?

Le Professeur Fidèle Allogho Nkoghe, Directeur Général de l’Ecole Normale Supérieure ©DR

Libreville, le 31 octobre 2022 (Dépêches 241). Le Professeur Fidèle Allogho Nkoghe, Directeur Général de l’Ecole Normale Supérieure, aurait-il des comptes personnels à régler avec ces 4 élèves-professeurs ? C’est du moins l’interrogation que se posent Fabien Bibang Bi Nguema, Amédée Ulrich Mombo Nzats, Alain Davy Ndong Mba et Edgard Nze Mbang Aboghe, tous en Master1 et exclus le 26 janvier 2021 à la suite d’un Conseil de discipline.

Exclus depuis 21 mois aujourd’hui, les 4 élèves-professeurs se questionnent toujours sur le refus de leur administration d’examiner leurs recours, pourtant autorisés par les textes en vigueur.  Cherchant à découvrir les raisons à l’origine de ce silence de leur administration par rapport à leurs incessants recours, les quatre jeunes sont continuellement malmenés par les responsables de cette école. « Encore plus surprenante demeure l’attitude du DG qui aujourd’hui a fait coller nos photos au sein et à l’extérieur de l’établissement, avec pour ferme consigne donnée aux nombreux surveillants de nous interdire tout accès à l’E.N.S », pouvait-on entendre de la part des élèves-professeurs incriminés. Et de poursuivre : « Un jour le DG nous a menacés d’appeler la police si jamais il nous voyait au sein de l’E.N.S », avant de finir en lançant : « Je vais vous apprendre à relire Platon. Vous qui êtes philosophes, vous devriez connaître votre place et savoir qu’ici c’est moi le Chef ».   

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Pire, malgré une grève de la faim menée devant le portail de l’E.N.S par ces quatre jeunes gabonais, pour réclamer simplement  la tenue d’un Conseil en appel comme le précisent les dispositions réglementaires en vigueur, l’administration de leur établissement est restée inflexible. Ce florilège d’attitudes du premier responsable administratif de l’E.N.S remet au goût du jour la problématique tant décriée dans notre pays de l’abus d’autorité de certaines personnes portées à des postes de hautes responsabilités, et soulève légitimement la question d’un compte personnel à solder avec ces 4 élèves-professeurs, sinon l’un d’eux.

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A défaut, comment comprendre alors que ces jeunes compatriotes, exclus de l’E.N.S en  application de l’article 13 de l’Arrêté N° 00274 relatif au régime disciplinaire des étudiants dans les universités et établissements d’enseignement supérieur, aient introduit de nombreux recours devant leur administration conformément au même arrêté, en son article 48 notamment, qui stipule de manière claire ce qui suit : « En matière disciplinaire l’appel est droit et peut être interjeté contre les décisions rendues par les Conseils de disciplines prévus par le présent Arrêté devant le Conseil d’Université ou, pour les autres Etablissements d’enseignement supérieur, le Conseil d’Établissement siégeant en matière disciplinaire, dans un délai de quinze (15) jours suivant l’affichage de la décision, selon les cas, dans les locaux de l’Établissement d’enseignement supérieur considéré. », mais que plus de vingt (20) mois après  ceux-ci restent non traités ?

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A cette interrogation, les spéculations de l’opinion sont aussi diverses que variées, mais deux chemins se présentent à qui veut tenter d’y voir clair : suivre le premier reviendrait à dire que le Directeur Général de l’E.N.S se moque des textes et nargue sans scrupule ces jeunes compatriotes, leurs progénitures et leurs familles plongés aujourd’hui dans un désarroi des plus total. S’engager sur le deuxième, revient à penser que le Professeur Fidèle Allogho Nkoghe aurait la bénédiction de sa tutelle pour continuer de se tailler la tristement célèbre réputation de briseur de destinées, tant l’homme se signale depuis qu’il a été porté à la tête de cette prestigieuse école par des incessantes et abusives exclusions de nombreux jeunes concitoyens pour qui l’Etat a engagé plusieurs dizaines de millions de nos francs en formation.

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