Gabon: Ali Bongo actif sur les questions climatiques au détriment du bien être des populations

Le fils d’Omar Bongo semble plus préoccupé à préserver la foret que chercher le bien être de ses concitoyens ©DR montage Dépêches 241

Libreville, le 09 novembre 2022-(Dépêches 241). Les inondations, la corruption, la destruction des emplois, le chômage des jeunes, sont autant de maux qui minent le quotidien des populations au Gabon. Pourtant ces maux semblent dérisoires comparativement aux questions liées à la lutte contre les changements climatiques, qui occupent manifestement l’agenda d’Ali Bongo Ondimba.

En Egypte à l’occasion de la Cop 27, Ali Bongo s’est démené à faire entendre la voix du Gabon sur les questions de lutte contre le réchauffement climatique et la protection de l’environnement. Des questions qui occupent manifestement son agenda, au détriment du bien-être de ses populations. Dans le même temps, à Libreville, les pluies diluviennes aux conséquences parfois dramatiques plongent plusieurs familles dans le désarroi, le tout dans l’indifférence totale du Gouvernement. Lequel peine d’ailleurs à traduire en actes « les directives fermes et claires » d’Ali Bongo afin d’éviter au pays de nouveaux drames.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le Gabon est plongé dans un déluge à bien des égards. Corruption, détournement des deniers publics, chômage des jeunes, destruction des emplois, impunité. Autant dire que notre pays n’est pas seulement champion sur les questions liées à la lutte contre le réchauffement climatique et la protection de l’environnement. Entre 2017- 2021 le Gabon a connu le plus grand nombre de destructions d’emplois formels jamais observé dans le pays depuis 20 ans. Soit 16 721 emplois détruits en 5 ans, a fait observer l’analyste et économiste Mays Mouissi.

Selon la Banque mondiale, environ 8,2 % des Gabonais vivent dans l’extrême pauvreté et n’ont pas les moyens d’acquérir les denrées alimentaires de base. Et l’appui budgétaire de près de 1000 milliards de francs accordé par les bailleurs de fonds (FMI, Banque mondiale, Bad, AFD) entre 2017 et 2019 n’a eu aucun impact sur la réduction de la pauvreté au Gabon, note le Fonds Monétaire International.

La situation des populations semble se dégrader inexorablement. Alors qu’Ali Bongo présentait le 7 novembre le Gabon comme le pays le plus «carbon positif» de la planète à la tribune de la Cop 27, le jour suivant à Libreville, les retraités réduits à la mendicité,  suffoquaient sous un soleil de plomb.  Observant un  sit-in  devant les locaux du ministère du Budget, pour réclamer l’arrimage des pensions à la nouvelle grille salariale et le paiement des services rendus. 

Mais que cache réellement l’activisme d’Ali Bongo sur les questions climatiques ? Peut-être la volonté d’avoir sa part du gâteau dans les 100 milliards de dollars par an promis par les pays industrialisés pour financer les politiques climatiques des pays en développement. Rappelons qu’Ali Bongo Ondimba est l’un des chefs d’État africains les plus investis dans la lutte contre le réchauffement climatique et la protection de la nature. Un activisme qui lui a permis d’obtenir l’organisation en mars 2023, d’un Sommet international sur l’environnement en partenariat avec la France. Pour quel impact réel sur le quotidien des populations ?

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