
Libreville le 18 janvier 2023 – ( Dépêches 241). Selon Afrobarometer les pertes occasionnées par la corruption oscillent entre 400 et 500 milliards. Une preuve manifeste de l’importance de ce phénomène dans la société gabonaise et de l’incapacité chronique de Francis Nkea Ndzigue, ministre de la lutte contre la Corruption, à trouver des solutions efficientes pour y remédier.
La corruption au Gabon est considérée pour beaucoup comme endémique. Elle est l’une des raisons du sous-développement du pays. Les personnalités politiques impliquées dans la corruption sont si nombreuses que l’Organisation Non Gouvernementale (ONG) Transparency Internationale place le Gabon parmi les plus « fortement corrompus ». En témoigne la 124e place du pays sur 180 économies dans le classement de Transparency International sur l’Indice de Perception de la Corruption au cours de l’année 2021.
Cette pratique porte atteinte à l’équilibre économique du pays, en ce qu’elle occasionne des pertes énormes pertes qui ne favorisent pas son essor. « Au Gabon, les pertes annuelles liées à la corruption sont estimées entre 400 et 500 milliards de FCFA . Le niveau avancé de la corruption nuit aux efforts de croissance du pays en ralentissant l’émergence d’une classe moyenne à travers la redistribution des profits générés par l’Etat », a indiqué AfroBarometr.
Pourtant, le Gabon s’est doté des organes institutionnels dans le but de combattre ce fléau. C’est le cas notamment de la Commission Nationale de Lutte Contre l’Enrichissement Illicite, de l’Agence Nationale d’Investigation Financière et même d’un ministère chargé de la lutte contre la corruption. Des organismes de façade au relent de coquilles vides qui ne posent aucune action de nature à bouter hors du Gabon ce phénomène.
Pire, ces institutions à ce jour se montrent incapables de mettre en application les instructions du chef de l’Etat qui a intimé l’ordre à son gouvernement de combattre fermement cette gangrène qui « constitue plutôt un frein, un obstacle au développement de la Nation, une gangrène qui est une trahison envers les populations » et d’ajouter « celles et ceux qui s’adonneront à des pratiques répréhensibles seront tous sanctionnés, sans exception, avec une extrême sévérité, car ils tomberont sous le coup de la loi » avait-il instruit.