
Libreville, le 22 janvier 2023 (Dépêches 241). Après une grogne de quelques jours, les Panthères du Gabon version cyclisme ont finalement rejoint la ville de Bitam ce dimanche, 24 heures avant le coup d’envoi de la Tropicale Amissa Bongo. Privés de matériels, et clochardisés par le ministère des Sports et la Fédération qui refusent de payer leurs primes, qui se sont miraculeusement volatilisées, les cyclistes réalistes affirment prendre le départ de la course au nom du patriotisme mais sans aucune ambition.
Lancée par Omar Bongo en 2006 dans l’optique de redynamiser le cyclisme Gabonais, la Tropicale Amissa Bongo pourrait une nouvelle fois, une énième fois couvrir de honte tout le pays. C’est en tout cas le sentiment partagé par plusieurs observateurs, au regard des péripéties rocambolesques qui ont émaillé la préparation de l’équipe nationale de cyclisme du Gabon.
Interrogés ce dimanche, les cyclistes Gabonais qui se sont finalement rendus à Bitam dans le but de prendre le départ de la course qui débute demain, ont une nouvelle fois dénoncé les conditions exécrables de leur préparation. « Nous n’avons pas eu une préparation digne de ce nom. On a été en stage en croyant que les choses allaient bien se passer, mais le Ministère et la fédération n’ont pas pris en compte nos doléances. On a pas de vélos, on a pas de matériel » s’est indigné un cycliste.
Si les coureurs Gabonais ont promis de donner le meilleur d’eux-mêmes, ils ont toutefois reconnu qu’en l’absence de matériel et d’une préparation sérieuse, il leur était impossible de réaliser une performance honorable durant cette course. « Il n’y a rien à espérer, on part à la Tropicale avec un matériel défectueux. Comment attendre des résultats d’une équipe nationale qui part à sa propre compétition avec du matériel défectueux ? » a ajouté le cycliste démoralisé, lequel se dit abandonné par la tutelle. « Nous prenons le départ de la course sans le soutien du ministre qui est notre Grand patron. Nous sommes abandonnés à nous-mêmes. Nous n’avons aucun contact avec le ministère des Sports. Il n’y a que le président fédéral qui essaie de nous rassurer » a-t-il ajouté.
Ceci alors même que Franck Nguema, le ministre des Sports séjourne depuis quelques heures dans la province septentrionale, où il a préféré se vautrer dans la politique politicienne, en organisant hier samedi un repas visant à mobiliser les cadres de la ville d’Oyem, autour de la candidature d’Ali Bongo, plutôt que de traiter cette problématique hautement importante relative à son département ministériel.
Gageons que le Premier ministre, Alain Claude Bilié-By-Nze, venu lancer la course cycliste, tirera les leçons de ce fiasco, dont l’un des principaux artisans est l’inévitable « hypocrite en chef » Franck Nguema.