
Libreville 16 février 2023 – (Dépêches 241). Lancé en grande pompe avec la promesse d’accéder à l’auto-suffisance alimentaire, le projet graine s’était finalement soldé par un échec cuisant. Dans sa note de conjoncture économique du Gabon parue en 2022, la Banque mondiale analyse les raisons de l’échec de cet ambitieux programme agricole lancé en 2014.
Début des années 2010, le gouvernement gabonais est illuminé par l’idée d’œuvrer pour l’accession du Gabon à l’autosuffisance alimentaire. Il pense et lance ainsi en 2014 en partenariat avec Olam International « Le Programme GRAINE » qui vise à stimuler la production agricole au Gabon.
En lançant ce programme ambitieux et onéreux, le gouvernement gabonais entend augmenter la contribution du secteur agricole au PIB de 5 à 20 %. Le projet Graine a en outre pour ambition de réduire de 50 % les importations de produits agricoles de base, de réduire l’insécurité alimentaire nationale tout en rééquilibrant la balance commerciale et à en promouvant les opportunités d’emploi pour les citoyens du Gabon.
Comme l’indique l’étude réalisée par la Banque Mondiale, le projet Graine reposait essentiellement sur « l’appui à la création de coopératives agroalimentaires à travers la distribution de parcelles de terre aux exploitants agricoles et sur la mise en place de dispositions de préfinancement spéciales pour faciliter l’accès aux équipements », a-t-on pu lire.
Des objectifs qui n’ont finalement pas été atteints au regard de plusieurs composantes et pesanteurs que la Banque Mondiale dans son rapport, attribue entre autres à l’impréparation du gouvernement gabonais. « Le programme a été mis en place dans un contexte défavorable au développement agricole, caractérisé par une petite population rurale (moins de 15 % de la population totale) par un régime foncier obsolète et précaire; un coût élevé de la main-d’œuvre doublée du manque d’attractivité des emplois agricoles pour les jeunes; et enfin par le manque de réseaux d’infrastructures pour la commercialisation et la transformation des produits agricoles », a-t-on pu lire.
En dépit de la tentative de restructuration du projet après les premières difficultés rencontrées ( gestion des terres, la faiblesse de l’adoption et le sempiternel problème du conflits entre l’homme et la faune dans certaines zones ), l’appuie par la BAD par la validation du Projet d’appui technique à la stratégie de transformation de l’agriculture, d’un coût de 800 millions de FCFA , n’y changera rien classant ainsi le projet Graine comme l’un des plus échec de la politique agricole du Gabon et du 1er septennat du président de la République Ali Bongo Ondimba.