Non respect des mesures barrière: Le silence complice de tous

Un taxi bus de la commune d’Owendo ©DR

Libreville, le 5 novembre 2021 (Dépêches 241). Le fait relève aujourd’hui de la banalité. Il est vu et su de tous ; la non application des mesures gouvernementales visant à lutter contre la propagation de la Covid-19 dans l’espace dit du « Grand Libreville » par les professionnels et autres personnes exerçant dans le domaine des transports en commun à usage commercial est un fait, une réalité, mieux une lapalissade. 

Dans les transports en commun, et particulièrement ceux connus sous l’appellation de taxis-bus, pas même l’une de ces mesures parmi les plus essentielles, la distanciation physique entre les personnes n’est respectée. S’il faut considérer que la mise en application dans ces taxis-bus des autres mesures comme celles du port du masque obligatoire ou l’application systématique du gel hydro-alcoolique relèvent plus strictement de la compétence policière, puisque susceptibles d’être contestées par un tiers, il ne peut en être le cas pour celle qui est ici pointée. Car, son exécution est parfaitement possible par les chargeurs et conducteurs de ces véhicules. 

Mais hélas, rien n’y fait ! Et ce constat, il n’est point besoin d’être un enquêteur aguerri pour le faire. Les parkings réservés à l’embarquement des clients permettent de l’établir à souhait. Les lignes Awendjé-Carrefour SNI, Awendjé-Awoungou qu’il nous a été donné d’observer pendant une semaine corroborent cette vérité.

Le problème et les accusés 

Ce qui fait problème c’est le mutisme : le silence apathique de tous, qui couvre ce sujet au point de laisser paraître cette situation comme normale. Ni les usagers, ni les agents de forces de police, encore moins les responsables politiques ne semblent avoir de voix qui porte. Et même en avançant mille développements pour excuser la passivité, ou si l’on veut mieux, l’inaction notoire des clients face à cette situation tel que le font certains confrères, en se contentant exclusivement d’accuser le politique d’incompétence,  on ne pourra nous empêcher, pour notre part, de penser que leur qualité de citoyen exige d’eux, clients de taxis-bus soient-ils quotidiennement, de veiller par devoir à l’application d’une recommandation légale. Encore plus lorsque celle-ci vise la protection de la santé collective. 

Au banc des accusés, il faut aussi placer les agents de forces de police, eux qui, par leur laxisme, se font complices de ces personnes dont l’illégalité est devenue un mode de vie. Davantage complices parce qu’ils ne peuvent ne pas constater ce qui l’est de tous : les transports en commun étant actifs à des heures de la journée où l’exercice de leur fonction les dispose à être dans les rues. Et même que, régulièrement, ils le constatent lors des contrôles de routine effectués ça et là. Voilà qui doit interpeller. 

 Nos policiers participent-ils dorénavant à conforter le règne de l’illégalité plutôt celui de la légalité ? Seraient-ils, comme nombreux d’entre nous aujourd’hui, dépourvus de conscience citoyenne, elle qui doit obliger chacun à remplir son devoir en s’appliquant à faire respecter le règne de la légalité ? Chacun pourra en toute conscience se faire son opinion  de ces interrogations. 

 Les attentes 

En attendant, il ne faut également pas s’empêcher de mettre en lumière la part de responsabilité du politique. Le ministre de l’Intérieur en premier, et la peine perceptible qu’il a à faire de notre police un corps de métiers plus efficace et responsable au sein duquel prévaudrait en outre la volonté de servir la nation. Car, le laxisme partout visible tend à faire penser qu’il est devenu un lieu où la désinvolture opère en toute quiétude. Entre les vrais faux contrôles, où on sait bien l’essentiel ailleurs, et la complicité quasiment assumée à l’endroit des taximan en situation de surcharge, le laxisme de nos fonctionnaires de police est tristement avéré. Tout ceci, monsieur Noël Lambert Matha, l’ancien gouverneur de la province du Haut-Ogooué ne peut l’ignorer. Et faire l’hypothèse qu’il méconnaisse de ces faits serait raisonnablement impossible. Personne ne veut l’envisager.  On ne peut le penser. Ce serait tellement grave ! 

Dans l’exercice du même genre, les agents municipaux affectés au contrôle des tarifs ne font pas mieux. Tout comme ceux du Copil pourtant si visibles sur/et ou dans l’espace médiatique par des publicités. On aurait pu s’imaginer la mise en place de brigades mobiles constituées d’agents issus de ces entités se déployant sur les lieux de chargement pour sensibiliser les usagers et faire appliquer ces mesures. Mais il ne se passe rien. C’est à croire qu’il n’existe au demeurant aucune concertation entre ces entités, celle qui viserait une plus grande efficacité dans l’action politique menée par le chef de l’Etat. C’est à croire que le solipsisme est ce que connaissent le mieux nos politiques.

Nul besoin de se muer en conseiller politique pour savoir ce qui est convenable dans ce contexte. Ce qui l’est, c’est la remise en cause de ce laxisme par des changements pragmatiques qui restaureraient l’autorité de l’Etat pour nous protéger in fine du virus de la Covid-19. Parce que tous responsables, à cause du mutisme des usagers, et du laxisme des autorités compétentes, le temps vient peut-être aussi où il importe de réveiller ensemble notre conscience citoyenne…                  

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