Cartographie de la politique gabonaise: Le cynisme à ciel ouvert

Le Gabon à quelques mois de la prochaine élection présidentielle s’englue dans un schéma déjà très connu de l’opinion  ©DR 

Libreville le 21 mars 2022 – ( Dépêches 241). Les derniers événements politiques, les acteurs, la teneur des propos tenus, les réactions, les agissements et les actions des populations en conséquences desdites sorties politiques consacrent une réalité accablante. Celle d’une classe politique égocentrique et d’une population inconséquente. 

Qui donc se moque de qui ? C’est à l’évidence, la question que nous sommes en droit de nous poser, à l’observation des faits politiques récemment survenus dans notre pays. Une pseudo annonce de candidature de la part du Président de la République lors de 54 ème anniversaire de son parti alors même que les pourfendeurs et adversaires du Chef de l’Etat, ne cesse de remettre en cause son état de santé qui ne lui permettrait pas de relever un tel challenge.  

Une annonce similaire de la part de l’ancien Vice-président monsieur Pierre Claver Maganga Moussavou pour contester la sortie de son clan de la soupière gouvernementale. Jean Ping, l’ex «monstre sacré » de l’opposition gabonaise toujours aussi motivé à aller parler du Gabon en France comme si le mal dénoncé était méconnu des élites politiques françaises qui par ailleurs, ont à gérer leurs problèmes. Tandis que ses soutiens les plus importants, Jean Eyeghe Ndong, Fréderic Massavala et René Ndemezo font leur retour à la case départ, pour ne pas dire à leur maison originelle, à « Maison du père ». 

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Le départ Jean Norbert Diramba et Pierre Doukaga Kassa, opposants des cadres du parti Les Démocrates pour le camp du pouvoir. Une transhumance comme ce fut le cas à l’époque avec Jean De Dieu Moukagni Iwangou, Michel Menga M’Essone ou encore Mathieu Mboumba Nziengui. On pourrait à souhait citer des faits de cette nature. Mais ceux-ci suffisent déjà largement à dire où nous en sommes. 

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Le Gabon est malade, notre société est malade. Il est malade de ses élites politiques qu’aucune once d’honneur, de dignité ou même d’élégance politique n’habite plus, mais aussi de sa population sans conscience politique ni patriotique que n’importe quelle pacotille, gadget ou billet de banque, peu importe sa valeur ou sa provenance achète. Et que soit évoqué l’argument de la pauvreté, on pourrait répliquer avec pertinence que la pauvreté ne contraint guère à l’indignité comme mode d’être. 

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Tous ces faits en soi ne sont pas nouveaux. Ce qui l’est, c’est bien l’indifférence générale voire généralisée qui acte ces faits pourtant marquants à dix sept mois de l’élection présidentielle. Preuve sans doute manifeste de ce les Gabonais habitent aujourd’hui leur pays en étrangers, c’est-à-dire sans aucune attache affective. Du côté des élites politiques comme des populations, le cynisme semble être devenu la norme. Et que tout reste en l’état, les premiers bénéficiaires restent évidemment celles et ceux qui gouvernent.

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