Election à la Fegafoot: Le silence de Pierre Alain Mounguengui doit-il inquiéter ou rassurer ses adversaires ?

Le Silence observé chez Pierre Alain Mounguengui dans cette élection est-elle une stratégie ou une attitude naturelle ©DR

Libreville le 28 mars 2022 – ( Dépêches 241). A quelques semaines de la prochaine élection du président du comité exécutif de la Fédération Gabonaise de Football (Fegafoot), alors que les candidats déclarés s’activent, travaillent leur image et partant leur crédibilité et leur légitimité. Un seul, en l’occurrence Pierre Alain Mounguengui brille par son silence et sa discrétion. Une attitude mystérieuse et illisible qui déstabilise et gêne visiblement aux entournures les autres postulants à la maison Alexandre Sambat. Une posture qui, en définitive, pousse l’opinion à s’interroger sur la teneur de ce mutisme aux relents de sérénité. 

Un homme sûr de lui, sourd des médisances faites à son encontre et certain de gagner. Un homme inquiet de l’issue prochaine des élections en raison d’une opposition et d’une volonté chez certains acteurs du football gabonais de voir une autre personnalité à la tête de la Fegafoot ? De quel côté se trouve vraiment Pierre Alain Mounguengui qui va briguer un 3e mandat à la tête du Comex ? C’est là une question que l’on peut légitimement se poser au regard de la réserve, dont fait montre l’ancien arbitre international qui préside aux destinées du football gabonais depuis 8 ans. 

Si il est connu de notoriété publique que le natif de la Nyanga dans le sud du Gabon est un homme naturellement pondéré et effacé, on attendait, à tout le moins, à l’occasion de cette élection, que Pierre Alain Mounguengui s’organise de façon à se rendre visible pour défendre son bilan. C’est pourtant tout le contraire. Le président sortant demeure discret laissant les adeptes du « Tout sauf Mounguengui » pester et vociférer, sans dire mot, sans riposter ou démentir. Tout se passe comme si l’homme n’avait cure de ce qui se disait, de ce qui se fomentait contre lui et de ce qui s’organisait en coulisse, pour lui faire opposition. « Le silence oblitère tout », dit-on. 

L’AFFAIRE CAPELLO, UN COUP D’ÉPÉE DANS L’EAU 

Flegme, détaché, rien ne semble manifestement atteindre ou perturber la quiétude de Pierre Alain Mounguengui dont les velléités de déstabilisation de ses adversaires ont toutes, du moins pour l’heure, accouché d’une souris. La première d’entre elles est lancée fin 2021, par le journaliste Romain Molina sur l’existence au Gabon d’un vaste réseau de pédophilie mettant en cause Patrick Assoumou Eyi dit Capello.

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Une affaire sordide et criminelle vieille de trois décennies à laquelle le journaliste a curieusement associé l’actuel président de la Fegafoot, ne sachant pas que Pierre Alain Mounguengui était le seul locataire de la maison Alexandre Sambat à avoir mis en place des mécanismes dont « le code d’éthique, le code disciplinaire et d’autres organes juridictionnelles » aux fins de freiner ces attitudes abjectes au sein du football gabonais. 

Mieux, la sortie début mars de Stéphane Nguema, ancien international gabonais et du reste ancien secrétaire général de l’Association nationale des footballeurs professionnels du Gabon (ANFPG), a mis en lumière les raisons accessoires qui, en filigrane, se cachaient derrière l’affaire dite Capello. A ce qu’il semble, outre l’aspect répressif des véritables auteurs de ces crimes odieux, le déclenchement de cette affaire avait entre autres pour but, de fragiliser Pierre Alain Mounguengui à moins de deux mois de la prochaine élection à la présidence de la Fegafoot. 

UNE CONVOCATION AU B2 ET A LA CNLCEI QUI ONT ACCOUCHÉ D’UNE SOURIS 

Selon Stéphane Nguema, à la demande de Rémy Ebanega, président de l’ANFPG et de d’autres compatriotes aujourd’hui à l’extérieur du pays, il devait effectuer un faux témoignage dans l’affaire Capello en échange « d’un asile doré ». « Cette stratégie aurait permis d’atteindre la fédération gabonaise de football et l’exposer pour une suspension de son président par la FIFA », avait révélé Stéphane Nguema. 

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Des révélations qui font froid dans le dos et qui pour l’heure, n’ont toujours pas été démenties par l’Association nationale des footballeurs professionnels du Gabon (ANFPG). Une organisation pourtant très prompte sur les questions relatives au football gabonais, qui s’est toujours parée du costume de la blanche colombe, mais qui demeure silencieuse, et étrangement pas du tout pressée, de démentir preuves à l’appui, les confessions gravissimes de son ancien secrétaire général. Cherchez l’erreur !!! 

A la lumière des déclarations du journaliste sportif Freddhy Koula sur des cas supposés d’abus sexuel des atltètes de la sélection féminine de football, le président de la Fédération sera convoqué par le Direction Générale de la Contre Ingérence et de la Sécurité militaire commuement appellé B2. Entendu, en compagnie des filles concernées, supposément abusées,  ainsi que des parents de ces dernières, l’affaire fera finalement « pschitt », fragilisée par une absence criarde d’éléments probants, susceptibles de confondre la Fédération gabonaise de football et partant son directoire. 

RENDEZ-VOUS EST PRIS POUR LE 16 AVRIL ! 

Début février 2022, c’est une convocation de la Commission Nationale de Lutte Contre la Corruption et l’Enrichissement Illicite ( CNLCEI ) qui vient troubler la quiétude du très silencieux président de la Fegafoot. C’est également tout en silence qu’il ira répondre à cette convocation laissant ses pourfendeurs se réjouir et médire sur une procédure qui portait pourtant en elle, les germes d’une méconnaissance accrue des textes régissants l’administration d’une institution comme la Fegafoot. 

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Une institution qui reçoit des subventions de la Fifa, laquelle est à son tour dotée d’un organe de contrôle de finance qui lui est propre et indépendant. La gestion des équipes nationales étant dévolue au Ministère des sports en tant qu’ordonnateur à travers l’Office National pour le Développement du Sport et de la Culture (ONDSC), cette convocation qui portait tous les atours d’un vice de forme au regard de non respect du parallélisme de forme, n’aurait donc pas pu prospérer. 

Là encore, c’est dans le silence et en toute humilité qu’au sortir de toutes ces affaires qui n’en finissent toujours pas, que Pierre Alain Mounguengui a préparé avec son équipe, son bilan –  bon ou mauvais à l’opinion d’en juger – qu’il vient de rendre public. A quelques jours de la prochaine élection du comité exécutif de la Fegafoot, le silence de Pierre Alain Mounguengui entre crainte et espoir, met ses concurrents dans l’expectative. Sans indication, ni angle pour frapper, ces derniers et leurs sous fifres, sont suspendus, contraints à leur corps défendant d’attendre pour savoir si au soir du 16 avril, le silence de PAM qui a prévalu tout au long de cette campagne de dénigrement devait les rassurer ou au contraire les inquiéter. 

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