Cop21: Libreville aurait-il usurpé son statut de leader sur les questions énergétiques ?

Le président de la République Ali Bongo Ondimba, présenté comme un champion de la protection de l’environnement ©DR

Libreville, 30 juin 2022 – (Dépêches 241). Le site d’information français Mediapart vient de publier une enquête qui remet en cause le leadership du Gabon sur les questions de transition énergétique. Notre pays aurait eu recours aux services d’une société française pour asseoir son influence lors de la Cop21 par la publication de faux contenus en ligne et dans la presse francophone. 

Le statut du Gabon présenté dans le monde comme un leader de la transition énergétique en Afrique est-il factice et fabriqué de toute pièce ? C’est en tout cas ce que croit savoir le célèbre journal d’investigation français MédiaPart. Selon ledit média, c’est tout un réseau d’influence sur les questions environnementales piloté depuis Paris qui prend du plomb dans l’aile. En effet, d’après une enquête du site d’information français Mediapart, le Gabon aurait usurpé son statut de leader sur les questions de la transition énergétique pour asseoir son influence lors de la Cop21 qui s’est tenue en 2015 à Paris dans la capitale française.

Au cœur de la machination présumée, le cabinet d’intelligence économique Avisa Partners. Cette société française aurait pignon sur rue dans le milieu du renseignement et de la réputation en ligne. Plusieurs pays et dirigeants africains ont recours à ses services pour  influer sur des évènements, notamment sur des pays étrangers en créant de faux contenus diffusés sur les réseaux sociaux et dans la presse francophone. « S’agissant du Gabon, c’était des demandes très précises autour de la Cop 21 qui s’est tenue fin 2015 à Paris, en France, et l’une des volontés du client Gabon, l’une des missions pour Avisa dans les échanges qu’on a pu consulter, était vraiment de montrer que le Gabon est à la pointe sur la question de la transition énergétique. Que c’est l’un des pays-modèles en Afrique sur cette question-là », a commenté l’auteur de l’enquête Antton Rouget, sur les antennes de  TV5 Monde.

Le journaliste reconnaît toutefois que l’enquête n’est pas arrivée à son terme, puisqu’elle pas pu déterminer le degré de connaissance des clients finaux, du Gabon en l’occurrence, des différentes pratiques développées par Avisa Partners. L’enquête s’est en effet heurtée au silence de l’ancien directeur de cabinet d’Ali Bongo, Maixent Accrombessi qui n’a pas réagi aux demandes d’interview du journaliste. « Nous avons sollicité Maixent Accrombessi. On a sollicité également son avocat basé à Paris Me Francis Pinard, ils n’ont pas réagi à nos demandes d’interview, parce que l’une des questions qu’on se pose évidemment à travers cette enquête est celle de savoir quel était le degré de connaissance des clients finaux des différentes pratiques développés par Avisa Partners », conclut le journaliste en attendant la réaction des autorités de Libreville. 

Ces révélations qui naissent des prétentions et des présomptions du célèbre journal d’investigation de l’hexagone Mediapart viennent mettre à mal, si d’aventure elles sont confirmées, une politique environnementale fortement mise en avant par le gouvernement et dont l’exécutif s’enorgueillit à chaque fois que l’occasion s’en fait sentir. Ce serait donc là un véritable camouflet pour le pouvoir de Libreville qui s’est toujours posé en chantre de la préservation de l’environnement. 

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