Libreville le 19 2022 – ( Dépêches 241). Il est une chose de soupçonner qu’une personne puisse posséder pour lui autant d’argent ; près de deux milliards de nos francs en liquide. Il est une autre de savoir qu’elle le possède effectivement. Et c’est précisément cela qui fait scandale dans ce qu’on peut aujourd’hui qualifier d’affaire « Guy Nzouba Ndama ».
Certes, et il importe qu’on le souligne d’entrée, il est bien évidemment loin d’être la seule personnalité politique à avoir en sa possession tant de gros sous, mais les voir comme cela est dorénavant le cas, puisque l’image est devenue virale sur internet frustre à plus d’un titre.
Sont en premier frustrés, cela en légitimité, toutes et tous ces citoyens honnêtes, qui travaillent jour et nuit au service de leur patrie pour ne gagner que si peu. Car, il faut pour ceux-là des dizaines de vies pour avoir autant d’argent au regard de toutes les peines qu’ils ont à joindre les deux bouts. Disons plus clairement à se nourrir, à se loger, à faire la rentrée scolaire de leurs enfants, bref à mener une vie ordinaire simplement. Et même à supposer que ces valises d’argent soient légalement siennes ainsi que le font croire certains posts sur les réseaux sociaux ces dernières heures, cela à nos yeux ne change rien. Tout juste cela serait-il une preuve supplémentaire de ce qui est su et dénoncé depuis longtemps : l’écart abyssal qui existe entre les salaires de nos politiques et ceux des autres fonctionnaires souvent plus au labeur qu’eux.
Doivent aussi l’être profondément, ses alliés et amis politiques, porteurs d’une offre qui se présentait jusqu’ici comme aux antipodes de la mafia perpétrée par les tenants du pouvoir, et dont BLA et ses acolytes étaient emblématiques. Mais hélas, le scandale est trop gros ! Il discrédite tout bonnement l’ancien Président de l’Assemblée nationale et son parti. Davantage, toute l’opposition Gabonaise dans la mesure où ses ténors sont tous des anciens barons du système PDG. Et qu’ils n’aient pas autant d’argent que lui n’y fera rien. Leur discours, par son acte, sera dorénavant frappé du sceau de l’impertinence notoire, puisqu’on peut aujourd’hui être amené à penser que ce fait ne leur est étranger. Qu’ils pratiquent tous les mêmes malversations. Qui d’ailleurs ne l’a jamais soupçonné ?
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Bien que nos gendarmes et les agents de renseignement ayant participé à cette opération soient à féliciter, il reste qu’en vérité son ambition est politique : humilier et liquider symboliquement un opposant politique, car après tout, qui d’entre les gabonais lambdas savent ou sauront ce qu’il en sera réellement de cet argent ? Toutes choses étant égales par ailleurs, on peut imaginer qu’il finira sans traçabilité comme celui des BLA boys, restituer au trésor public… Sic !
