Refus par la France de livrer des blindés à la GR: une nouvelle brouille diplomatique entre Paris et Libreville?

Ali Bongo et Emmanuel Macron à Paris ©DR

Libreville, le 05 octobre 2022-(Dépêches 241). Une brouille de plus entre Libreville et Paris. Les relations diplomatiques unissant les deux pays ont manifestement pris un froid depuis l’arrivée d’Ali Bongo au pouvoir. 

C’est une lapalissade de dire que l’axe Libreville-Paris s’est brouillé depuis la mort d’Omar Bongo. D’ailleurs, quelques années avant qu’il ne quitte la scène,  le patriarche de la France-Afrique fuyait le regard de Paris, bien décidé à faire la lumière sur son gigantesque patrimoine immobilier et financier, dans le cadre de l’affaire des Biens mal acquis. 

En effet, lundi 04 octobre, le magazine  Africa Intelligence a révélé que la France a suspendu l’exportation de 4 véhicules blindés  destinés à la Garde Républicaine (GR) « Craignant des répressions lors de l’élection présidentielle de 2023 » a-t-on pu lire. Sans doute le signe que Paris se refuse désormais de toute ingérence dans les affaires gabono-gabonaises. Manifestement, les relations entre Libreville et Paris se sont davantage distendues avec la récente adhésion du Gabon au Commonwealth. Si le  Gabon justifie sa décision par la volonté de s’ouvrir aux nouvelles opportunités économiques de cette organisation forte de 2,5 milliards de consommateurs, d’aucuns estiment que Libreville veut clairement se défaire de l’influence de la France. 

Longtemps considéré comme le centre névralgique de la France-Afrique, le Gabon boude désormais son ancien colonisateur. L’arrivée d’Ali Bongo au pouvoir en 2009 a clairement jeté un froid entre Libreville et Paris. Le chef de l’Etat ayant décidé de faire de la Chine son partenaire économique privilégié au détriment de la France. S’en est suivi plusieurs épisodes qui traduisent manifestement un désamour entre les deux pays. Plus d’une fois, des reportages à charge contre le Gabon ont été diffusés sur les médias publics français. En 2015, une brève interpellation du directeur de cabinet d’Ali Bongo, Maixent Accrombessi, à l’aéroport de Roissy alors qu’il était en mission, avait été considérée par la régence de Libreville, comme une offense au « clan Bongo ».

L’on note également une montée des contestations de la présence militaire française au Gabon. En mai dernier, plusieurs  organisations de la société civile et des acteurs politiques de l’opposition étaient sur le point de manifester, disent-ils, pacifiquement, pour protester contre la présence de l’armée française et plus globalement contre la politique de la France au Gabon. Une manifestation interdite in extremis par le ministre de l’intérieur Lambert Noël Matha.   

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*