Annonce du remaniement gouvernemental par le secrétaire général de la présidence : Anomalie et guerre des chefs au sommet de l’Etat ? 

L’annonce de la composition du gouvernement par Jean Yves Teale laisse apparaitre de façon claire de tensions au sommet de l’Etat © Dépêches 241

Libreville, le 03 mai 2023 – (Dépêches 241). Existe-il déjà une guerre des chefs au sommet de l’Etat ? En effet, l’annonce du remaniement du gouvernement par le secrétaire général de la présidence de la République, Jean Yves Teale, soulève plusieurs interrogations, d’autant que cet exercice est une prérogative dévolue traditionnellement au Premier ministre, Chef du gouvernement. 

Le très discret secrétaire général de la présidence de la République, Jean Yves Teale, a annoncé le 27 avril 2023, le remaniement du gouvernement. Un exercice peu habituel pour ce diplomate originaire de l’Estuaire, plutôt connu pour annoncer l’arrivée des Premiers ministres qui se succèdent à la Primature depuis le second septennat d’Ali Bongo. En effet, l’équipe que dirige Alain Claude Billie-By-Nze a connu quelques réajustements cosmétiques certes, mais qui soulèvent toutefois plusieurs  interrogations. 

En effet, comment expliquer que l’une des prérogatives du Premier ministre, qui est celle d’annoncer lui-même les membres de son gouvernement – formé en accord avec le chef de l’Etat – dans les faits, ait échue au Secrétaire général de la présidence de la République ? Anomalie, ou guerre des chefs ? Alain Claude Billie-By-Nze était-il absent du territoire national ? pas si sûr ! ou était-il empêché ? Comment expliquer ce changement ? Est-il ponctuel ou définitif ? Aucune communication dans ce sens jusqu’à présent. 

Alors les spéculations vont bon train. Certains observateurs croient savoir que Bilie-By-Nze fait face à une adversité au sein même de sa famille politique. Il se susurre, en effet, que le locataire de la primature ne serait pas à l’origine des choix opérés lors du dernier remaniement ministériel. Celui qui semble perdre pied depuis quelques semaines, en raison d’une communication oiseuse, futile et indigeste ne serait plus en odeur de sainteté avec les nouveaux seigneurs du Palais du bord de mer.  

Tout le contraire de Jean Yves Teale, homme à la discrétion certaine, et au sens de la diplomatie aiguisé. Si ce dernier tient les rênes du Palais du bord de mer dont il est le secrétaire général depuis février 2018, il est très peu probable qu’il soit à l’origine de cette inversion grossière de prérogatives qui porte tous les atours d’une mise à l’amende et d’une mise à l’écart d’Alain Claude Bilie-By-Nze. Point besoin de rappeler que la nomination de l’élu du canton Ntang-Louli à la Primature n’a pas fait que des heureux. Il aurait en effet précipité l’éviction de Rose Christiane Ossouka Raponda, dont les soutiens sont très répandus au palais à quelques mois de la présidentielle. 

Le moins que l’on puisse dire est qu’en 3 mois de magistère, Alain Claude Billie-By-Nze est loin de répondre aux attentes si nombreuses placées en lui. Un retard à l’allumage qui donne à ses détracteurs le droit d’espérer que sa chute n’est qu’une question de temps. Devant l’animal blessé, les couteaux s’aiguisent désormais, et les estocades semblent être portées par son propre camp. La première, en tout cas, a été assénée le 27 avril dernier par la lecture de la composition gouvernementale par une personnalité autre que le Premier Ministre comme le recommande les bonnes pratiques protocolaires en pareille configuration.

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