Crise du National Foot: la mutualisation, ce mode de financement de l’Etat qui plombe le championnat professionnel

La mutualisation défendue par le ministre des Sports est un flop © DR

Libreville, le 10 mai 2023 – (Dépêches 241). Nonobstant l’illusion dans lequel s’était vautrés la Linaf et la tutelle en maintenant certaines rencontres, le championnat national de football vient une énième fois de subir un coup d’arrêt. Les raisons ? Celles connues de tous. Celle d’un financement aujourd’hui suranné conceptualisée et matérialisée par la mutualisation, un mode de financement défendue et retenue par l’Etat au terme des Assises Nationale sur le Football. 

Du 10 au 22 mai 2021 dernier, à travers les assises du Championnat national de football (D1 et D2), le gotha du football gabonais et des personnalités politiques de premier rang, se sont réunies à l’effet de faire sécréter de cette messe les décisions susceptibles de moderniser le Championnat National. Au cours des débats, l’une des questions fondamentales et centrales s’articulaient sans grande surprise autour du mode de financement d’un championnat sans cesse interrompu.

Alors que des solutions concrètes susceptibles d’assurer un financement stable et durable à notre championnat avaient été mises sur la table par commission modèle économique, la mutualisation a en quelque sorte été imposée par le ministère des Sports. Mais concrètement, qu’est-ce donc la mutualisation ? La mutualisation, c’est cette solution de financement précaire proposée par Franck Nguema and cie en attendant que les clubs se muent en société à objet sportif aux fins de s’assumer pleinement. 

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À travers la mutualisation, l’Etat avait pris l’engagement de supporter les charges relatives au bon fonctionnement du championnat. C’est le cas notamment du paiement des salaires des 23 joueurs professionnels plafonnés à 250.000 Fcfa et de celui du coach arrêté à 300.000 Fcfa. À ces charges viennent se greffer la subvention de l’Etat estimée à 40 millions de FCFA, et le règlement des frais de transport, d’hébergement et de restauration des équipes. Des engagements qui n’ont jamais été respectés au regard de la situation des footballeurs impayés depuis 6 mois, soit depuis le début du championnat. 

Pire, plusieurs hôtels et restaurateurs se refusent désormais à l’idée d’accueillir et de nourrir les joueurs du National foot en raison des ardoises non réglées et accumulées par l’Etat dans lesdits établissements. Une situation à l’origine des reports incessants des rencontres et finalement de l’arrêt du championnat national. Car de façon légitime, plusieurs joueurs ont décidé de ne plus prendre part aux rencontres si leur salaires ne sont pas versés, du moins la moitié.

Constat fait, la mutualisation portée par le ministre des Sports Franck Nguema est un échec cuisant. Une vision rétrograde qui avait déjà pourtant fait pschit par le passée. Un échec à l’origine, in fine, du blocus et du fonctionnement plus qu’approximatif du championnat, bien loin des ambitions affichées par ce dernier en mai 2021. « Il faut rêver d’un nouveau National Foot », indiquait le ministre des Sports Franck Nguema. Pour l’heure, le rêve le vire au cauchemar pour les footballeurs professionnels du notre championnat national.

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