
Libreville, le 26 septembre 2023 – (Dépêches 241). L’ancien Premier ministre, chef du gouvernement du temps de la toute puissante Ajev, Julien Nkoghe Bekale, traîne par devers lui une sombre affaire de détournement de fonds d’un montant faramineux de 20 milliards de Fcfa issu des recettes pétrolières. C’est du moins ce qu’avait révélé un rapport de la Cour de Comptes en septembre 2019 qui avait épinglé Julien Nkoghe Bekale en évoquant la gestion occulte des recettes minières et des produits pétroliers issus d’un décret sans fondement juridique surnommé « le décret fantôme ».
L’ancien Premier ministre Julien Nkoghe Bekale nommé au plus fort de l’accident vasculaire cérébrale du despote déchu Ali Bongo Ondimba, il fut un temps, au coeur d’un grossier scandale financier pour lequel il n’aurait jamais pu en sortir indemne, si ce n’est sa proximité presque servile avec le régime dont Brice Laccruche Alihanga était incontestablement l’homme fort et le maître à penser.
Septembre 2019, la Cour des Comptes ainsi dirigée en ce temps par Gilbert Ngoulakia avait rendu public un rapport dans lequel, apparaissait des irrégularités criardes dans la constitution irrégulière des fonds politiques et la gestion occulte des recettes minières et des produits pétroliers. Saisi par la Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite (CNLCEI), la juridiction financière avait alors procédé à un audit au sein du ministère des Mines, du Pétrole et des Hydrocarbures, dirigé à l’époque par un certain Julien Nkoghe Bekale.
Des investigations menées par le CNLCEI, il ressort que Julien Nkoghe Bekale avait, sur la base d’un « décret fantôme » distrait d’importantes sommes d’argent issues de l’exploitation pétrolière à son profit et celui de la présidence de la République dirigée par « le messager intime » Brice Laccruche Alihanga. Les enquêtes diligentées et les pièces comptables saisies laissaient prospérer de façon claire et évidente des irrégularités sur la gestion de fait d’un montant de 20 milliards de Fcfa au sein du ministère du Pétrole.
La Cour des comptes indiquait pour expliquer cette énormité que c’est sur la base du décret n°00518/PR du 06 août 2002, autorisant l’affectation de 5% des recettes minières et des produits pétroliers à la Présidence de la République pour régler les questions de sécurité intérieure et extérieure que cette manne a été versée de manière irrégulière. Ledit décret, en réalité, n’avait jamais été publié et ne comportait « pas toutes les signatures habilitées, notamment celle du Ministère des Finances». Ce qui légalement rendait irrégulier et caduque les effets juridiques de ce décret. Mieux, la Cour de Compte révèle que « les recettes recouvrées en application des dispositions du décret n°00518/PR du 06 août 2002 incriminé, étaient déposés dans un compte n°81009871011-02 ouvert dans les livres de la BGFI Bank, en violation des dispositions du décret n°15/PR/MINECOFIN du 6 janvier 1976 portant règlement général sur la comptabilité publique » indique le rapport.
Ces irrégularités financières pour lesquelles Julien Nkoghe Bekao était selon les cas, actifs ou complices ne s’arrêtent pas là. En violation de l’article 21 qui fait obligation de dépôt des fonds publics au trésor, l’ancien ministre du Pétrole, des Mines et de Hydrocarbures s’est donné la liberté, au mépris des principes comptables de gérer ledit compte, en violation des dispositions de l’article 2 alinéa 1 du décret n°00110/PR/MINECOFIN du 23 janvier 1975.
Des faits pour lesquels, Julien Nkoghe Bekale n’a jamais fait l’objet d’une once de poursuite judiciaire alors que les faits qui sont de nature à consommer amplement les crimes de détournement de fonds publics pour lesquels la Young Team et les BLA-Boys de Brice Laccruche Alihanga avant eux ont tous été jetés en prison. Au moment où le comité de transition pour la restauration des Institutions a activité la Task-Force sur la dette et fait de la lutte contre les détournements des fonds une priorité, il est impératif qu’un regard soit jeté sur ce dossier des 20 milliards des fonds issus du « décret fantôme », pour que les auteurs de cette mascarade criminelle et antirépublicaine, à commencer par Julien Nkoghe Bekale, répondent de leurs actes.