Transition: Oligui Nguema doit-il continuer à présider le Conseil supérieur de la magistrature ?

Le président de la Transition Brice Oligui Nguema pendant le CSM © DR

Libreville, le 22 novembre 2023 (Dépêches 241). Le vendredi 27 octobre dernier, Brice Clotaire Oligui Nguema a présidé une réunion du Conseil supérieur de la magistrature. Cette prérogative que lui confère la loi est toutefois considérée par certains analystes comme une entrave au principe fondamental de la séparation des pouvoirs, nécessaire pour le bon fonctionnement de la démocratie et des institutions de l’Etat. 

Depuis 1748 et Montesquieu, auteur de L’esprit des lois, le principe de séparation des pouvoirs est considéré comme outil fondamental, car il permet à l’Etat de trouver le point d’équilibre nécessaire pour le fonctionnement efficient de la démocratie. « Tout serait perdu si le même homme ou le même corps des principaux, ou des nobles ou du peuple, exerçaient ces trois pouvoirs : celui de faire les lois, celui d’exécuter les résolutions publiques et celui de juger les crimes » indique le philosophe dans son célèbre ouvrage. 

Dans ce contexte, la tenue le vendredi 27 octobre dernier d’une réunion du Conseil supérieur de la magistrature présidée par Brice Clotaire Oligui Nguema a suscité la réaction de certains analystes politiques. Ces derniers relevant notamment qu’à l’heure où le Gabon souhaite définitivement s’arrimer aux standards de la démocratie en impulsant la restauration de ses institutions, il est impérieux que le président de la transition, par ailleurs chef du pouvoir exécutif, limite ses interactions ou ses immixtions dans le pouvoir judiciaire, en présidant notamment le Conseil Supérieur de la Magistrature. 

Selon ces observateurs, seule une telle approche pourrait permettre au pays dirigé depuis le 30 août dernier par le Comité de transition pour la restauration des institutions de prendre véritablement le chemin de la démocratisation tant espérée par les Gabonais, et ce encore plus depuis la chute du régime Bongo. 

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