Mesures du DNI sur le PDG: entre  platitude et absence de clarté

Tout autant qu’elles semblent difficiles à appliquer les mesures préconisées contre le PDG semblent frappées du sceau de la platitude ©ComDNI

Libreville, le 29 avril 2024 – (Dépêches 241). Depuis le samedi 27 avril dernier, les résolutions de la commission politique du Dialogue National Inclusif sont désormais connues et abondamment commentées au sein de l’opinion. L’une d’elles a particulièrement retenu l’attention, il s’agit de l’inéligibilité des principaux responsables du PDG et leurs alliés aux futures joutes électorales pour les 3 prochaines années. Si cette recommandation semble réjouir les populations gabonaises dans leur ensemble, il reste que cette dernière manquerait cruellement de clarté, au regard du flou et de la légèreté qui entourent son énonciation.

Si le Dialogue National Inclusif d’avril 2024 n’a pas été essentiellement un procès du Parti Démocratique Gabonais (PDG), il y a ressemblé fortement, tant l’ex Parti au pouvoir cristalliserait à lui seul, toutes les frustrations et colères des Gabonais, qui l’accuseraient  à raison de l’état de délitement actuel du pays. Un sentiment qui a sans doute dominé les acteurs de la commission politique au moment de statuer sur le sort à réserver aux PDGistes et leurs alliés.

Au moment de leurs recommandations, il y’a lieu de nous poser la question de savoir si les commissaires qui ont requis l’inéligibilité des responsables du Parti Démocratique Gabonais (PDG) et de leurs alliés à toutes les élections pour les trois prochaines années n’ont pas manqué de hauteur et de profondeur pendant leurs débats. Si le débat se pose sur le plan juridique, il interpelle tout aussi sur l’opacité et le flou qui entourent la mise en application de cette mesure. Cette recommandation n’a en effet pas tardé à faire réagir les acteurs politiques et ceux de la société civile gabonaise, lesquels s’interrogent sur le niveau de responsabilité des uns et des autres au sein de ces formations politiques. 

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Dans quelle période a-t-on été cadre du PDG ? Qui est donc considéré comme cadre ou responsable au Parti Démocratique Gabonais aujourd’hui ? Est ce les anciens responsables du parti comme Paulette Missambo, Zacharie Myboto, Jean Ping, Paul Toungui, ou encore Séraphin Moundounga actuel président du Conseil Économique, Social et Environnemental ? Est-ce les membres du Conseil Consultatif des Sages (MCCS) dont André Dieudonné Berre, Idriss Ngari et Michel Essongue en font partie ? Est-ce les membres du Comité permanent du Bureau Politique (MCPBP) dont Alain Claude  Bilie-Bi-Nze, Guy Patrick Obiang Ndong et Camélia Ntoutoume Leclercq en font partie ? Ou simplement les membres du Bureau Politique (MBP)? Les membres du Conseil National (MCN)? Les membres du Comité central (MCC)? Les Secrétaires Provinciaux, Départementaux, Communaux ou Fédéraux ? Des interrogations qui reviennent avec insistance au sein de l’opinion. Quid des responsables comme Jean Pierre Oyiba ou encore Guy Bertrand Mapangou ? 

Autant dire qu’une part importante d’acteurs politiques seraient frappés d’inéligibilité si cette résolution venait à être appliquée sans complaisance, car le PDG et ses alliés ont régné sur la scène politique gabonaise depuis l’avènement du multipartisme en 1990, jouant ainsi les premiers et les seconds rôles à chaque joute électorale, oscillant inlassablement entre alliances éphémères et trahisons improbables pour obtenir des strapontins, au détriment de l’intérêt supérieur de la Nation. 

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