Gabon: L’Éducation gabonaise et l’égalité des chances

Joyce Laffite Ntsegue soutient que l’opposition est prête à diriger le pays ©DR

Libreville, le 20 mai 2022 (Dépêches 241). En réponse aux récents propos d’Alain Claude Billie-By-Nze qui invitait l’opposition a décliné son projet de société,Joyce Laffite Ntsegue, Conseiller Spécial, chargé de missions du Président du RPM a commis une tribune que nous publions in-extenso. 

Il y a moins de 48h, le ministre d’Etat chargé de l’Énergie et des Ressources hydrauliques, et Porte-Parole du Gouvernement, Alain-Claude Bilie By-Nze venait de réclamer un projet alternatif de gouvernance à l’opposition. 

Et comme par une fâcheuse coïncidence nous venons d’assister il y a moins de 24h a des scènes de violences entre les étudiants de l’UOB et les forces de défense et de sécurité. Une image récurrente et  familière au Gabon depuis des décennies. 

Sans me faire le porte-parole du passé, j’aimerais traiter de ce sujet sous la gouvernance d’Ali Bongo Ondimba.  

« Nous ne proposons aucun avenir à nos enfants si nous ne sommes pas capables de leur apporter la meilleure formation qui soit pour les métiers de demain » ABO-PSGE-P.63

Dois-je parler des bourses quand le problème est profond et engage l’avenir de notre jeunesse ? Gouvernement après gouvernement, dialogue après dialogue, promesse après promesse, et grève après grève, les problèmes sont les mêmes. 

Les conditions d’ octroi des bourses et les réformes pour améliorer la qualité du système éducatif ne sont en réalité que la conséquence de la mauvaise gouvernance, des choix hasardeux et de l’amateurisme.   

Le résultat est de toute évidence ce que nous voyons.  

12 ans après les États Généraux de l’Éducation en 2010, le système éducatif gabonais n’a connu aucune véritable amélioration si ce n’est qu’il se dégrade année après année. À croire que le PSGE a été élaboré comme un simple document de campagne sans réel lien avec les attentes des gabonais. 

Les cahiers des charges des syndicats, les attentes des étudiants et ceux des écoliers n’ont pas changé :

Insuffisance des structures d’accueil, déficit des enseignants, régularisations des situations administratives, intégrations, curricula, présalaires, bourses, sans parler des logements, bref. 

Est-ce les budgets d’investissements qui ont manqué à l’éducation ? ou simplement étaient-ils insuffisants parce que n’étant pas une priorité pour le Président de la République ? 

240 milliards, c’est le montant global d’investissement qui avait été évalué pour relancer le système éducatif du cycle primaire au supérieur.

Où sont les Universités d’Oyem, de Mouila, de Port-Gentil, les 400 salles de classes promises et la cité verte de l’éducation et du savoir ? 

Au total zéro investissement et des effectifs pléthoriques dans les établissements, résultat des écoles primaires transformées en lycées, des bourses mal orientées et des diplômés au chômage.

En 2018, le Professeur Mouguiama Daouda actuel ministre de l’éducation et de l’enseignement supérieur et ancien coordonnateur général travaux de la Task force sur l’éducation et la formation annonçait 160 recommandations, un plan d’action sur l’enseignement, les infrastructures et les structures avec un investissement estimé à près de 1250 milliards de francs CFA. 

4 ans plus tard, les résultats peinent à dégager un résultat positif et trouver des solutions pour un flux des effectifs, des enseignants en éternels régularisations de leurs situations et des bourses en perpétuels retard de paiement.

Est-ce l’argent qui manque ou le manque de volonté politique ?

Le centre international multisectoriel de formation et d’enseignement professionnels de Nkok vient de voir le jour avec son lot de promesses rappelant au passage le lycée technique Omar Bongo.

Quelques bâtiments vus dans la capitale sans déterminer ce qui se passera à l’intérieur, malgré tout il y a lieu de s’interroger s’il y a une réelle stratégie sur le long terme.

Posons-nous les bonnes questions, qui sont les élèves des écoles publiques et les étudiants de l’UOB ? Ont-ils accès à un cadre d’enseignement et une vie scolaire respectable ? Quel traitement infligons- nous à nos enseignants ?

Il est évident que l’accès à l’éducation est fonction des moyens qu’une société est en mesure d’investir dans son système d’éducation. 

Ce qui fait le plus mal pour le parent lambda,  c’est la cherté des frais de scolarité, l’exode des nouveaux bacheliers pour des universités étrangères pour se donner une meilleure chance et la montée de l’insécurité dans le milieu scolaire.  

L’éducation est un secteur majeur dans la vie d’une nation, il ne saurait être relégué au second plan.

Doit-on tenir la main au gouvernement ?

Si un certain gratte papier, ancien président du 1er Syndicat des Étudiants du Gabon à l’UOB a souhaité voir l’opposition proposer un projet alternatif et donc des solutions. Qu’il soit rassuré et le peuple également, que l’opposition a toutes les compétences requises pour gérer le pays convenablement et répondre aux attentes de nos compatriotes.

À ce titre le RPM profondément moderniste en fait l’Alpha et l’Oméga de son action politique. 

De par sa contribution à la formation intellectuelle, le secteur éducation assurera la pérennisation de l’État républicain. Des jeunes bien orientés, formés dans des structures adaptées et novatrices ; valoriser la fonction enseignante et enfin lutter contre les inégalités sociales, c’est la garantie d’un état fort capable de faire face aux défis de la mondialisation. 

Les conséquences de la crise économique et la crise sanitaire ont rendu plus aiguës les difficultés que rencontrent les jeunes, aggravant leurs conditions d’accès à l’emploi, déjà dégradées. 

Demain nous orienterons une nouvelle offre spécialisée avec des lycées sport-études, des lycées agricoles et agroforesteries, des lycées des métiers du tourisme et l’école des arts et manufactures.

Nous construirons des universités là où vous avez échoué. Notre jeunesse ne fera plus la contemplation de ce qui se fait ailleurs. Le fils du ministre et du parent lambda apprendront ensemble, on parlera à ce moment-là, d’une véritable égalité des chances.

Nous ferons des syndicats nos partenaires privilégiés et ensemble nous installerons le Gabon sur la voie des progrès multisectoriels et trouveront rapidement des niches d’emplois pour faire régresser le chômage. 

Nous ferons  de la jeunesse un atout pour le futur.

Nous sommes prêts. 

Ntsegue Laffite Joyce, Conseiller Spécial, chargé de missions du Président du RPM

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