Gabon: cinq policiers véreux condamnés pour racket

Des agents de la Police nationale pendant les contrôles des automobilistes Des agents de la Police nationale pendant les contrôles des automobilistes ©DR

Libreville, le 19 août 2021 (Dépêches 241). Cinq policiers parmi lesquels Séraphine Mbogha, la Directrice de la voie publique (DVP) ont été écroués récemment à la prison centrale de Libreville. Ils se seraient rendus coupables de concussion et de corruption passive, communément appelé racket rapporte le quotidien pro-gouvernemental l’Union dans sa parution de ce jeudi 19 août 2021. 

La politique de la « Tolérance Zéro » pour les forces de défense et de sécurité est-elle en marche ?  C’est la question que l’on se pose à la découverte ce matin dans les colonnes du quotidien national L’Union d’une information selon laquelle cinq agents des forces de Police nationale ont été condamnés à 120 jours d’emprisonnement pour 

des faits de concussion et corruption passive prosaïquement appelé «Racket». Délits punis par les articles 127 et 129 du code Pénal.  

Selon nos confrère de L’Union, Séraphine Mbogha, Directrice de la Voie Publique (DVP)  et 4 de ses agents Nancy Bissagou, Anoushka Bounda Milebou, Ulrich Armel Otsobi Wandzangoye et Euloge Moulé avaient mis en place circuit de racket savamment pensé au carrefour ancienne Sobraga lieu, où chaque jours, ils prélevaient indûment les automobilistes et particulièrement les taximans. 

Une pratique délictuelle poussée à son paroxysme car les cinq agents véreux avaient même engagé pour leur basse besogne, un civil pour effectuer les prélèvements à leur place. Ce dernier aurait été recruté par Nancy Bissagou avec qui il travaillait depuis le carrefour derrière la prison contre le versement d’une modique somme. « A la fin de la journée, les policiers me donnent 2 à 4000 fcfa selon la recette », a-t-il révélé. 

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Mis devant ce comportement qui porte atteinte aux forces de Police nationale et à ses valeurs, au terme d’une procédure initiée par un juriste puis poursuivi par une magistrate de passage sur les lieux, l’agent Nancy Bissagou a révélé avoir agi sous les instructions de Euloge Mouele. « Euloge Mouele dispose de 13 carrefours et chaque vendredi, il passe faire le recouvrement encore appelé compte rendu », a-t-elle indiqué. 

Le dénommé Euloge Mouele pour sa part a reconnu agir sous les ordres de sa supérieure hiérarchique qui n’est tout autre que Séraphine Mbogha, la Directrice de la Voie Publique. « Je suis aussi envoyé par mon chef hiérarchique la DVP auprès de qui je fais les versement.  C’est elle qui fait le partage », a-t-il souligné.  

Des faits d’une extrême gravité qui vont conduire le ministère public à placer sous mandat de dépôt le 28 juin 2021, les 5  policiers et leur complice civil. La condamnation est intervenue le vendredi 13 août dernier au tribunal spécial correctionnel de Libreville où ils ont été condamnés à  à 120 jours d’emprisonnement, dont 61 jours assortis d’un sursis et une amende de 300 mille francs chacun. 

Une condamnation louable dans l’esprit mais pas assez coercitive pour des faits d’une telle gravité, qui auraient normalement dû conduire à la radiation pure et simple des agents qui ont été les auteurs. C’est la position du chef d’Etat major des Forces Armées Gabonaises, le Général Yves Ditengou. « Tout militaire impliqué dans des actes de Rackets sera systématiquement traduit devant un conseil de discipline avec seule sanction: La radiation, avec perte d’effets et attributs pour servir d’exemple », avait-il déclaré. 

Le Commandant en Chef de la Police Nationale, le général de division Serges Hervé Ngoma devrait prendre exemple sur son collègues des forces armées nationales en radiant simplement ces 5 agents fieffés voleurs qui ternissent l’image de la Police. 

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