Libreville, le 18 janvier 2023 – (Dépêches 241). Le président de la transition, Chef de l’Etat, a procédé hier à un léger remaniement gouvernemental. Un remaniement qui a enregistré l’entrée d’Alexandre Barro Chambrier, un ténor de l’opposition. Une pratique qui n’est pas sans rappeler celle souvent utilisée par feu Omar Bongo quand il voulait mettre sous l’éteignoir des personnalités politiques de l’opposition.
Quelques cinq mois après l’accession au pouvoir du CTRI, et alors qu’on s’attendait à une rupture affirmée dans les usages et les pratiques politiques, force est de constater que l’exécutif à la tête duquel se trouve le Général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema ne s’embarrasse pas de renouveau.
À l’observation, dans les faits et dans la stratégie géopolitique, l’exécutif semble reproduire dans l’esprit de sa gouvernance le modèle institué par le feu Président Omar Bongo Ondimba. Le désir de contenter tout le monde, de tenir compte des équilibres ethniques, de procéder à des nominations superflues sont autant d’actes qui le manifestent. Le dernier remaniement en date le prouve.
Mieux, alors qu’il y a quelque temps le gouvernement était constitué d’un nombre raisonnable de membres, ses effectifs se trouvent aujourd’hui augmentés. Sous prétexte de volonté d’efficacité, certaines charges ministérielles ont été scindées et affectées à d’autres. À dire vrai, tout cela n’est pas de nature à rassurer.
L’impression qui se dégage est que l’exécutif, au lieu de s’améliorer en vue de porter de façon conséquente des réformes nécessaires à un réel changement paradigmatique sur le plan politique, se contente de réactualiser un modèle de gouvernance que l’on sait suranné et dépassé.
Faire du Omar Bongo sans Omar est peut-être une façon honorable de lui rendre hommage, mais le bien-être des gabonaises et des gabonais est plus honorable pour l’exécutif actuel.
