Gabon: l’hommage poignant et saisissant de HPO à « son fils » Aaron Boupendza 

Libreville, le 25 mai 2025 – (Dépêches 241). Vingt-quatre (24) heures avant l’arrivée de la dépouille d’Aaron Salem Boupendza, Hervé Patrick Opiangah, Président-Fondateur du CF Mounana, club formateur de l’ancien international gabonais, a tenu à rendre hommage à celui qu’il considérait comme son « Fils ». Tel un père suspendu dans le temps, refusant d’accepter la tragique réalité, l’arrivée demain 26 mai du corps de son fils, a contraint HPO, depuis son exil, à coucher quelques mots pour rendre hommage à ce joyau du football gabonais. Dans un « Adieu », poignant, saisissant et duquel transpire à travers chaque ligne, l’affliction et la peine d’Hervé Patrick Opiangah de ne pas être présent pour accompagner « Aaron » à sa dernière demeure, l’homme dit l’histoire, couche son chagrin et dit au revoir, à cette étoile filante du sport roi de notre pays.

« C’est, le cœur serré, que j’écris ces lignes, au moment où NOTRE FILS Aaron nous quitte à jamais. Depuis ce funeste jour du 16 avril 2025 où nous avons été foudroyés par la nouvelle de sa disparition, j’ai passé des semaines à essayer, sans y parvenir, à refuser de croire à cette cruelle vérité… Mais, qui peut résister face à l’évidence? Oui, hélas! La fin du match d’Aaron sur terre a bel et bien été sifflée!

Détecté très tôt, recruté autour de sa dixième année et intégré dans notre Centre de Formation de Football de Mounana (CFM), le petit Aaron Salem n’a pas tardé à se révéler parmi ses camarades comme une fine, précieuse et talentueuse fleur du football. Il apprit très vite, à la satisfaction de ses formateurs.

Le jour où je le lançai dans le feu de l’action lors de son 1er match dans l’équipe du CFM au Stade Augustin Monedan, Aaron créa immédiatement la surprise en inscrivant son 1er but d’anthologie!

Tout le stade médusé, se souvient d’Aaron traversant en courant le terrain pour se jeter dans mes bras pour célébrer son exploit ! « C’est un Père pour moi, c’est lui qui m’a donné ma chance, parce qu’il a cru en moi…» , dira-t-il ensuite à la presse pour expliquer sa réaction. 

Remarqué par le CFM qui venait de signer une Convention de Partenariat avec « Les Girondins de Bordeaux » , club français de renom, à reçu à Libreville des dirigeants de ce club, et a décidé d’y envoyer Aaron Salem, alors âgé de 18 ans révolus, pour parfaire sa formation, avant d’entamer la brillante carrière internationale que nous savons. Aaron Salem va se distinguer et marquer de son empreinte exceptionnelle le football national et international.

Une carrière si prometteuse, qui s’estompe hélas brutalement et précocement…

À LA FAMILLE BIOLOGIQUE D’AARON SALEM

Chers Parents,

Je conçois parfaitement la grande peine qui vous étreint aujourd’hui. En tant que Père, je vous prie de croire que je la partage.

J’aurais tant voulu être physiquement à vos côtés, pour que nous accompagnions dignement NOTRE FILS commun. Mais la vie en a décidé autrement.

Oui, chers Parents, au-delà de la douleur, vous pouvez vous sentir fiers de votre produit.

Vous avez enfanté un FILS, nous, au CFM, avons aidé à le façonner, pour en faire une Étoile Nationale mondialement reconnue et respectée dans son domaine, pour son talent incontesté.

L’éclatante réussite de ce garçon, de NOTRE FILS Aaron est donc une réussite collective.

À TOI, AARON SALEM

Très cher Fils,

Pierre Corneille, dramaturge français, a fait dire à son personnage Rodrigue cette phrase devenue proverbiale :

« Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années ». Ce que Rodrigue a prouvé par sa bravoure, tu es venu le confirmer par ton talent.

Ayant vécu tes débuts, et convaincu de ta valeur, j’avais toujours rêvé pour toi une carrière sportive fantastique et la plus longue possible, au plus haut niveau. Tu nous a prouvé ta valeur. 

Au CF Mounana, aux Girondins de Bordeaux, en Turquie, au Qatar, en Arabie Saoudite, aux États-Unis, et dernièrement en Chine, tu as éclaboussé de ton talent tous les stades, tous les championnats, par des prestations convaincantes et séduisantes, grâce à ton imparable pied gauche. Que dire de ton apport essentiel au sein des Panthères du Gabon !

Oui, mon cher FILS, même inopportunément abrégé, ton parcours footballistique a été fulgurant, marquant.

Aaron, tu nous quittes, hélas! Mais tu laisses un nom et une image qui ne sont pas près d’être oubliés.

Par ma voix, le CF Mounana se joint à ta famille biologique, à tes proches, à la grande famille du football et du sport, à la Nation Gabonaise, pour te dire « ADIEU ».

Adieu, FILS,

Va, et repose en paix dans cette terre du Gabon, ton pays dont tu as porté avec honneur les couleurs ». 

Hervé Patrick OPIANGAH

Président-Fondateur du CF Mounana