Libreville, le 6 octobre 2025 – (Dépêches 241). La tension monte au sein de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie et de Garantie Sociale (CNAMGS). Dans une note officielle référencée n°1654/25-CNAMGS/DG-NCK, adressée au Président du Conseil d’Administration (PCA) de l’institution, Alain Claude Kouaka, la Directrice Générale, Nadia Christelle Koye, a rejeté avec fermeté sa suspension qu’elle juge « abusive et non conforme à la loi ».
Ce document, daté de ce jour, fait suite à une correspondance préalable du Président du Conseil d’Administration annonçant la mise à l’écart personnelle de Mme Koye de ses fonctions à la tête de l’organisme. Dans cette réponse directe, l’actuelle DG de la CNAMGS conteste à la fois la légalité de la procédure engagée à son encontre et les motivations sous-jacentes qu’elle soupçonne d’être davantage liées à des conflits internes, à des « émotions personnelles » qu’à de réelles irrégularités.
Dans sa note, Nadia Christelle Koye prend soin de rappeler que sa nomination a été décidée par l’ensemble du Conseil d’Administration, et non par un seul Administrateur, même s’il s’agit du Président. À ce titre, toute décision de suspension devrait, selon elle, faire l’objet d’un processus collégial, appuyé au minimum par un audit et, au maximum, par une session extraordinaire du Conseil. Elle insiste sur la nécessité de préserver la neutralité des décisions affectant un service public, dénonçant une gestion basée sur « des émotions personnelles » plutôt que sur le respect strict des textes. Elle cite en appui le décret n°076, qui précise que les pouvoirs du Président du Conseil lui sont délégués par l’ensemble du Conseil, et non exercés de façon autonome.
Le respect du contradictoire violé, selon la DG
Sur le fond, Nadia Christelle Koye invoque le principe constitutionnel du contradictoire, rappelant qu’aucune procédure disciplinaire digne de ce nom ne peut être initiée sans que l’intéressée ait eu l’occasion de se défendre. « Pourquoi le conseil d’administration n’a-t-il pas été informé ? Pourquoi n’ai-je pas été interpellée à ce sujet ? Où est passé le respect de la loi ? », s’interroge- t-elle.
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Selon elle, les prétendues « irrégularités » évoquées par le PCA n’ont jamais été constatées ni débattues officiellement au sein de l’organe délibérant, ce qui rend la décision non seulement injuste, mais juridiquement fragile.
Une tentative de prise de pouvoir déguisée ?
Au-delà de l’argumentaire juridique, la note prend un tour plus politique. La Directrice Générale laisse entendre que cette suspension serait le fruit de manœuvres internes visant à la déstabiliser, dans un contexte de tensions persistantes au sein de l’institution.
Elle évoque notamment les « pressions permanentes » exercées contre elle dans l’exercice de ses fonctions, et s’interroge sur les véritables motivations de son adversaire, allant jusqu’à questionner sa loyauté dans la mise en œuvre de la politique du Chef de l’État. « Je considère que cette note traduit une envie de pouvoir qui ne m’est pas opposable », souligne-t-elle , avant d’annoncer qu’elle se réserve le droit d’engager toutes les procédures judiciaires nécessaires.
Dans une allusion directe au Chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, Diane Christelle Koye conclut en estimant que la décision prise à son encontre fait « honte à la Ve République », laquelle se veut fondée sur le respect strict de la légalité, notamment dans l’administration des services publics. Cette sortie marque un nouveau pic dans les tensions internes à la CNAMGS, mettant en lumière un bras de fer entre la Direction Générale et la Présidence du Conseil d’Administration, aux conséquences institutionnelles et politiques encore imprévisibles.
