Gabon: Nadia Christelle Koye, la DG de la CNAMGS suspendue pour des « faits graves et répétés »

Plusieurs « faits graves et répétés » constatés et compromettant le « fonctionnement régulier » de la CNAMGS à l’origine de la suspension de Nadia Christelle Koye © DR `


Libreville, le 6 octobre 2025 – (Dépêches 241). La Directrice Générale de la CNAMGS, Nadia Christelle Koye, a été suspendue à titre conservatoire le 6 octobre 2025 par le Président du Conseil d’Administration, Alain-Claude Kouakoua, pour des « faits graves et répétés mettant en cause le fonctionnement régulier de l’institution ». Elle est désormais interdite d’accès aux bureaux en attendant la session extraordinaire du Conseil prévue le 8 octobre, où sa situation sera examinée dans le cadre d’une procédure disciplinaire formelle.

Cette suspension survient dans un contexte de tensions internes et de dysfonctionnements persistants, notamment liés aux arriérés de paiement et à l’opacité de la gestion financière. Nadia Christelle Koye, qui faisait partie de l’équipe du CGE ayant organisé l’élection d’Ali Bongo Ondimba en 2023, un scrutin largement entaché d’accusations de fraude, a vu son mandat à la tête de la CNAMGS marqué par des tentatives de réforme impopulaires, des frictions avec le syndicat des agents et des décisions qualifiées d’autoritaristes par plusieurs observateurs.

Cette suspension relance le débat sur la gouvernance et l’indépendance de la Caisse, au moment où sa crédibilité et sa capacité à gérer efficacement les fonds publics sont déjà questionnées. La crise actuelle rappelle également que la CNAMGS peine à se stabiliser à sa tête. L’ancienne DG, Audrey Christine Chambrier Voua, avait été elle aussi évincée en décembre 2024 pour des raisons liées à la gouvernance et à des malversations financières présumées. La succession d’évictions fragilise l’institution et alimente la défiance de l’opinion publique envers ses dirigeants.

Par ailleurs, cette nouvelle suspension révèle un système de gouvernance gangrené par les luttes de pouvoir et l’ingérence politique, où les réformes sont rapidement étouffées par des intérêts installés. Chaque changement de direction se transforme en bras de fer et en polémique médiatique, sans que les pratiques structurelles problématiques de la Caisse ne soient réellement corrigées.

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