
Libreville, le 20 mars 2024 (Dépêches 241). Hier mardi 19 mars, l’ancien Premier Ministre, Julien Nkoghe Bekale était face à la presse nationale et internationale, afin de décliner sa vision du nouveau Gabon qu’il souhaite voir émerger après la Transition en cours dans le pays. Parmi les trente-six (36) propositions égrenées par l’homme fort de Ntoum, l’intégration de nouveaux pouvoirs au sein de la future Constitution.
Fort de sa riche expérience au sein de la haute administration et de la vie politique gabonaise, Julien Nkoghe Bekale s’est livré avec son flegme habituel à une exégèse profonde de l’édifice constitutionnel de notre pays. Jugé suranné, notre modèle actuel de constitution ne permettrait plus le jeu de la séparation et de l’équilibre véritables des pouvoirs.
« Pour ma part, je propose que notre nouvelle République soit organisée selon le principe de la séparation et de l’équilibre des pouvoirs, et d’ajouter trois nouveaux pouvoirs, à savoir : le pouvoir militaire, le pouvoir local et le pouvoir médiatique », a-t-il déclaré.
Cette volonté d’ajouter trois nouveaux pouvoirs au sein de la future Constitution est mue par la nécessité de donner à ces trois catégories une véritable force qui pourrait servir de contre-pouvoir à ceux traditionnellement institués, mais surtout de leur reconnaître constitutionnellement le droit d’arrêter ou contrecarrer les abus du pouvoir politique.
Ainsi par exemple, « le pouvoir militaire serait assujetti à une neutralité totale. Il serait apolitique et jouerait le rôle de sentinelle pour la protection de la démocratie, du peuple, et la défense des intérêts supérieurs de l’État et de la Nation », a-t-il expliqué, avant de poursuivre . « L’ensemble de ces six (6) pouvoirs constituera le fondement essentiel de la Deuxième République et de l’organisation de l’État. Chaque pouvoir sera indépendant des autres dans ses attributions, qu’il exercera séparément. Aucun des pouvoirs ne pourra sortir des limites qui lui seront fixées par la Constitution et la loi », a-t-il conclu.