Libreville, 15 septembre 2021 (Dépêches241). Tenu le lundi 13 septembre dernier, le conseil de ministre dont le communiqué final était très attendu, a porté particulièrement sur une série d’ordonnances de loi, portant sur des réformes institutionnelles. Parmi elles, le projet d’ordonnance de la loi organique relative aux conditions d’éligibilté du Président de la République, qui fait déjà couler beaucoup d’encre et de salive.
Pris en application des dispositions des articles 10, 52 et 78 de la Constitution, la présente ordonnance fixe les conditions d’éligibilité du Président de la République et les incompatibilités avec la fonction de Président de la République.
Selon les nouvelles dispositions qui pourraient entrer en vigueur dans les tous prochains jours, l’on peut lire ce qui suit: «Ainsi, aux termes des dispositions de l’article 2 dudit texte, sont éligibles à la Présidence de la République tous les gabonais des deux sexes, jouissant de leurs droits civils et politiques et ayant résidé sans discontinuité sur le territoire national au moins six mois chaque année, au cours des deux dernières années précédant l’élection». C’est donc cette partie du projet de loi, qui fait couler encre et salive depuis le communiqué final du dernier conseil des ministres. Un dispositif très restrictif pour d’autres compatriotes non résidents, désireux de briguer la magistrature suprême.
Si pour la présidence de la République, «ces réformes sont motivées par la nécessité de rendre plus efficace, plus dynamique et plus cohérente la démocratie gabonaise» selon les mots du porte-parole, Jessy Ella Ekogha qui s’est exprimé au lendemain du communiqué final de ce conseil des ministres, lors de sa traditionnelle conférence de presse, pour l’opposition gabonaise, ces réformes ne visent qu’une seule chose, écarter les potentiels adversaires, pour l’échéance présidentielle de 2023 et précisément les Gabonais de la diaspora. Une hypothèse d’ailleurs partagée par certains observateurs de la vie politique nationale, qui soutiennent qu’au palais du bord de mer, les yeux sont déjà rivés vers 2023.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le débat occasionné par cette nouvelle modification constitutionnelle, est loin de voir son épilogue, et que les hostilités semblent désormais lancées pour aborder le dernier virage avant cette élection présidentielle de 2023.