
Libreville, le 24 décembre 2024 – (Dépêches 241). La nouvelle Constitution promulguée le 19 décembre dernier a-t-elle été pernicieusement modifiée de façon unilatérale sans l’aval du Peuple qui l’avait adoptée ? Cette question émerge suite aux révélations faites par Maître Istovant Nkoghe, Président de l’Alliance Démocratique et Solidaire (ADS). Ce dernier soutient avec fermeté que le texte promulgué par Brice Clotaire Oligui Nguema n’est pas celui qui a été adopté par les Gabonais.
Le 19 décembre dernier, Brice Clotaire Oligui Nguema, Président de la Transition, Chef de l’Etat, a officiellement promulgué la nouvelle Constitution en présence des militaires et des Présidents d’Institutions. Ce jour-là, d’un ton républicain symbolisé par la solennité du moment, le porte étendard du CRTI déclarait ceci. « En plébiscitant très fortement ce texte le 16 novembre dernier à 91,64%, vous, peuple gabonais, souverain primaire, me donnez aujourd’hui l’opportunité de rendre officielle son intégration dans l’ordonnancement juridique interne du Gabon », a d’abord déclaré le Chef de l’État.
Douce ironie ! Symbole marquant d’une facétie démocratique dont la candeur et la noblesse ont manifestement été salies. L’opinion et le Peuple qui ont applaudi ce comment de son histoire à s’en rompre les phalanges étant sans se douter que certains avaient pris la décision inique et antidémocratique de la tronquer en promulguant un texte différent en plusieurs articles de ce qu’ils avaient voté et plébiscité le 16 novembre dernier.
Dans une déclaration parvenue à notre rédaction, l’Alliance Démocratique et Solidaire (ADS) a par le biais de son responsable, Me Istovant Nkoghe révélé la supercherie faite au peuple. Ce dernier indique sans détour que « dans la version de la Constitution entrée en vigueur le 19 décembre, le texte est différent de celui voté par les Gabonais ». Pour soutenir ses prétentions, il révèle que l’article 28 relatif à l’engagement citoyen a été modifié dans sa rédaction après le référendum. Il en est de même pour l’article 46 sur la vacance de pouvoir. Enfin, l’article 93 a également été modifié postérieurement à la Consultation Référendaire.
Des agissements qui selon le Président de l’Alliance Démocratique et Solidaire (ADS) sont illégaux, déloyaux et anti démocratiques, car dans les faits et les bonnes pratiques du droit « Personne ne peut unilatéralement modifier un texte adopté par le peuple », soutient-il dans sa communication, avant de poursuivre en précisant qu’au final « il ne s’agit pas d’une Constitution référendaire, mais d’une Constitution adoptée par décret présidentiel le 19 décembre. Un tel acte, en plus d’être irresponsable, est grave et ouvre la voie à une saisine de la Cour constitutionnelle », a-t-il ajouté.