
Libreville, le 5 Juillet 2025 – (Dépêches 241). Le lundi 30 juin dernier, le ministre de l’Intérieur Hermann Immongault a adressé une circulaire à tous les délégués spéciaux et secrétaires généraux des collectivités locales. Avant le 9 juillet 2025, ces derniers doivent déclarer formellement leurs intentions de candidature en vue des élections locales prochaines.
Après les élections présidentielles d’ avril 2025 qui ont porté le Président Oligui à la tête du pouvoir, doivent se tenir en septembre 2025, les élections locales. Les gabonais seront appelés aux urnes pour désigner leurs représentants locaux. Il s’agit d’un double scrutin qui vise à élire les députés de l’Assemblée nationale, ainsi que les conseillers départementaux et municipaux.
À cet effet, par une lettre-circulaire du 30 juin 2025, le ministre de l’Intérieur, Hermann Immongault, a sommé tous les délégués spéciaux et secrétaires généraux des collectivités locales de déclarer leurs intentions de candidature avant la révision de la liste électorale. Selon cette note, pour les délégués spéciaux, toute participation active au processus électoral, que ce soit en tant que candidat ou militant d’un parti politique, implique obligatoirement une démission préalable une fois leur candidature confirmée.
Les délégués spéciaux et secrétaires généraux des collectivités locales sont des responsables des administrations déconcentrées et décentralisées sous tutelle du Ministère de l’intérieur. Conformément à l’article 76 du Code électoral (Loi organique n°001/2025 du 19 janvier 2025), le ministre de l’Intérieur ne peut être candidat à aucune élection organisée par son ministère. Cette interdiction s’applique également à tout agent administratif placé sous sa tutelle.
Cette exigence vise à garantir la transparence et la neutralité du processus électoral et à prévenir tout conflit d’intérêt. Les autorités administratives sous tutelle du ministre de l’intérieur qui souhaitent candidater aux prochaines élections ne peuvent organiser ces élections. Ces dispositions devraient également permettre au ministre de l’Intérieur d’anticiper les prochaines nominations à des postes appelés à devenir vacants.
Enfin, le ministre a rappelé, conformément à l’article 88 de la loi organique n°001/2014 sur la décentralisation, que tous les délégués spéciaux démissionnaires devront produire un rapport moral et financier sur l’état de leur collectivité avant leur départ. Cette démarche législative pragmatique permet également aux personnes concernées de se focaliser pleinement sur les missions qui leur sont attribuées en tant que délégués spéciaux, sans avoir à se disperser en poursuivant plusieurs objectifs simultanément.
Ce pragmatique législatif observé en amont est aussi appliqué en aval. Afin de prévenir les conflits d’intérêts et de garantir l’équilibre entre les pouvoirs exécutif et législatif, la constitution de la Vème République promulguée le 19 décembre 2024 en son article 73, a instauré l’interdiction de cumuler les fonctions de ministre et de député. Jusqu’à cette réforme, les ministres en exercice pouvaient se présenter aux élections législatives. En pratique, ils confiaient cependant leur siège à leurs suppléants à l’Assemblée nationale.