Gabon : la presse privée décidée à traîner Laurence Ndong devant les tribunaux pour gestion opaque de la subvention

La ministre de la Communication et des Médias accusée d’avoir géré les fonds de la subvention de façon opaque et arbitraire

Libreville, le 17 avril 2025-(Dépêches 241). Non satisfaits de la répartition de la subvention qui leur est dûe, plusieurs patrons des médias privés ont décidé de se retrouver ce 18 avril 2025, à l’effet de statuer sur la démarche à observer suite à ce qu’ils qualifient de gestion opaque et suspecte de l’aide financière de l’État par la Ministre de tutelle. Selon la note qu’ils ont produite, les responsables de la presse privée entendent sous peu, ester en justice Laurence Ndong, patronne du Département Communication et Médias, pour suspicions de malversations financières. 

Après plus d’un an d’attente, le paiement de la subvention à la presse privée est finalement intervenu il y a quelques semaines. Le moins qu’on puisse dire est que la répartition de cette manne financière semble ne pas avoir été faite équitablement. Toute chose qui a mis vent debout les patrons des médias privés, lesquels ont initié plusieurs correspondances auprès de la tutelle pour exiger la publication de la liste nominative des médias bénéficiaires, les montants qui leur ont été attribués et les critères retenus pour la répartition de ladite subvention.

Une exigence qui semble être tombée dans les oreilles de sourds, tant la Ministre de Communication et Médias, Laurence Ndong aurait simplement balayé d’un revers de la main cette requête des responsables des médias privés. Selon plusieurs sources concordantes, l’ancienne activiste, devenue Ministre de la République, aurait fait revenir à son cabinet le fichier initial envoyé au Trésor Public pour paiement, à l’effet de procéder à des modifications unilatérales, loin des conclusions rendues publiques à la fin des travaux en commission.

Des modifications qui auraient eu pour conséquences un écart important dans les sommes perçues entre plusieurs médias bénéficiaires. On parle quelques fois des écarts allant de 4 à 6 millions entre certains médias, sans explications claires, quand bien même tous remplissaient les critères arrêtés par la commission. Quel était donc le barème pouvant expliquer ces écarts ? Pourquoi Laurence Ndong se refuse-t-elle de rendre publique la liste des médias bénéficiaires et les montants qui leur ont été alloués, comme l’exigent les patrons des médias privés ?

Une nouvelle affaire qui vient définitivement confirmer l’adage populaire qui dit que les bons parleurs ne sont pas toujours de bons faiseurs. À l’instar de plusieurs activistes et personnalités de la société civile qui ont échoué en cette période de Transition, mais qui se sont  pourtant montrés très critiques vis-à-vis de la gouvernance opérée sous l’ancien régime, Laurence Ndong semble se signaler négativement, notamment dans la gestion des finances affectés aux médias.

 Après ses démêlés avec la presse privée au sortir du Dialogue National Inclusif d’Angondjé, puis lors du Référendum de novembre 2024, cette tendance vient encore de se confirmer avec la répartition de la subvention à la presse privée. Vivement que le Président de la République tire rapidement les conséquences des inconduites de cette collaboratrice à l’heure où s’ouvre une nouvelle page de notre pays, épique qui doit rimer avec exemplarité, éthique et transparence. 

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