Taxi Gab+: l’imposture d’une prétendue reconquête de la souveraineté nationale dans le secteur du transport ? 

La polémique enfle autour de Taxi Gab et l’origine de son financement © DR

Libreville, le 28 avril 2025 – (Dépêches 241). À l’instar de Fly Gabon dans les airs, le projet Taxi Gab+ a longtemps été présenté comme un autre pan de la reconquête de la souveraineté nationale dans le secteur du transport. Seulement, depuis quelques jours, cette idée subit des coups de boutoir de la part d’une certaine opinion. En cause: une fiche circuit de l’Agence Nationale de Promotion des Investissements (ANPI) indiquant que ledit projet serait porté par un compatriote d’origine Libanaise, du nom de Hussein Keack. Toute chose qui semble renforcer aujourd’hui les rumeurs persistantes d’après lesquelles, Taxi Gab+ serait en réalité la propriété du concessionnaire automobile Libanais Luxury Car et non une initiative entièrement étatique, comme cela a été présenté dès le début de la Transition. 

Le projet Taxi Gab+ serait-il un écran de fumée ou la preuve manifeste de l’imposture d’une prétendue reconquête de la souveraineté nationale dans le secteur du transport ? C’est aujourd’hui la question que de nombreux gabonais se posent, au regard des derniers développements concernant le propriétaire supposé dudit projet. Présenté par le Gouvernement de la Transition comme étant une initiative étatique visant à reconquérir la souveraineté nationale dans le secteur du transport urbain et suburbain, le projet Taxi Gab+ essuie depuis quelques jours de vives critiques, remettant en cause la communication faite autour de ce projet depuis son avènement.

Au fondement de cette vague de critiques, une fiche circuit de l’Agence Nationale de Promotion des Investissements (ANPI), présentant le nommé Hussein Keack, comme responsable de ce projet. Toute chose qui sonne comme un grossier mensonge au sein de l’opinion publique gabonaise, car Taxi Gab+ a toujours été présenté comme une initiative porté par le Gouvernement de la Transition. Une image davantage renforcée dans la conscience collective gabonaise par le fait de la présence constante du Chef de l’État, à chacune des remises des véhicules aux heureux bénéficiaires.

Fait encore plus troublant, le nommé Hussein Keack, responsable déclaré du projet Taxi Gab+ à l’Agence Nationale de Promotion des Investissements (ANPI) né en 1999, serait au regard de la forme juridique de Taxi Gab+, une Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle (SASU), l’unique actionnaire de cette initiative. Au-delà du fait que cette initiative a indéniablement créé de l’emploi, il est à noter l’attitude regrettable et pernicieuse des autorités de la Transition qui ont longtemps présenté ce projet comme une réussite et une fierté nationale. En effet, très peu de Gabonais ne comprennent pas comment d’un projet national, on est passé à une SASU appartenant à un gosse de 26 ans. 

Mehdi Kaeck , Directeur Luxury CAR et proche parmi les proches de la Young Team 

Si le projet peut être légalement perçu comme une concession de service public, l’absence de transparence et de concurrence pose, à bien des égards, un souci d’opacité. Une opacité qui tranche avec le discours répubublicain des tenants du pouvoir dont l’attitude ressemble ni plus ni moins qu’a de l’enfumage. Dans sa parution du 9 avril 2025, la très introduite Africa Intelligence apporte des clarifications sur le « Discret prestataire derrière les Taxis d’Oligui ».  

Selon nos confrères, ce prestataire ne serait ni plus ni moins qu’un proche de l’ancien système incarnée par le Young Team de Noureddin Bongo Valentin. Le nouveau Président se serait simplement appuyé sur un des partenaires de ceux qui sont aujourd’hui en prison pour lancer Taxi Gab+ dont le « maître d’œuvre de l’opération est Mehdi Keack, Directeur Général de Luxury Car, une société d’importation de voitures basée à Dubaï », souligne le média avant de poursuivre, « l’homme d’affaires d’origine libanaise, autrefois proche de la « Young Team » – nom donné à l’entourage de Noureddin Bongo, fils du Président déchu Ali Bongo –, a su faire prospérer ses affaires sous le nouveau régime. Il dispose aujourd’hui d’un accès direct au Palais du Bord de mer », conclut-il. 

Comme pour Fly Gabon, la Société pour l’Agriculture et l’Élevage du Gabon (SAEG) et désormais Taxi Gab+, le Gouvernement de la Transition semble entretenir un flou permanent dans le montage administratif et financier desdits projets, au grand dam des populations, qui constatent chaque jour le manque de transparence et de sincérité, dans les discours officiels, si fièrement tenus par les nouvelles autorités.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*