Gabon: En communication, le Président Brice Clotaire OLIGUI NGUÉMA n’y arrive toujours pas ? Scarlett Pindji répond 

Expert de la communication politique, Scarlett Perfect Pindji donne quelques pistes d’amélioration sur comment gérer et animer la communication présidentielle ©Montage Dépêches 241

Libreville, le 8 Mai 2025 – (Dépêches 241). La communication présidentielle gabonaise se trouve à un tournant décisif avec l’avènement de la 5ᵉ République. Scarlett Pindji interroge sa capacité à incarner véritablement les valeurs fondatrices de cette nouvelle ère. Plutôt que de se limiter à célébrer les symboles du pouvoir (comme les 94,85% ou l’imaginaire des Panthères), ne devrait-elle pas mettre en avant l’édification concrète des institutions ? Un défi qui exige une refonte structurelle et sémantique de sa stratégie. Lecture.

Pour donner à cette communication l’essence réelle de son ascendance présidentielle, je suggérerais qu’elle y intègre enfin :

• La définition de son objectif à court et à long terme

Sous la transition, j’aurai aimé voir « la valorisation intense du patriotisme », par opposition à l’expropriation cruelle du Gabon vécue sous le régime déchu. Comme à l’aurore de la Ve République, il serait bon que la Communication présidentielle planche davantage sur le champ lexical et les actes de gouvernance inhérents à l’ÉDIFICATION, car c’est bien la naissance d’une nouvelle République dont il est actuellement question au Gabon.

Pour ce qui est de l’événementiel présidentiel, comme ce fut le cas de la cérémonie d’investiture : le décor, les costumes présidentiels, le discours, les thèmes décryptés en plateau, les éléments de langage des maîtres de cérémonie, etc auraient gagné en adhésion, en souscrivant au champ lexical de l’ÉDIFICATION. Mais nous avons plutôt vu mettre en avant les Panthères et les valeurs culturelles, la popularité du Président de la République à travers les 94.85% et la taille du stade… tout, vraiment tout; sauf les Éléments en rapport avec l’ÉDIFICATION, LA CONSTRUCTION, de la République N*5.

C’était peut-être voulu. Mais je l’ai trouvé fort maladroit ! Alors, maintenant que les Institutions de la Ve République sont tout de même en train d’être installées, je suggère que la communication présidentielle s’amende pour s’organiser plus ou moins comme suit :

1• Une cellule marketing politique chargée de :

– L’image cosmétique du Chef de l’État

– L’image privée du Chef de l’État (famille, amis)

– L’image intellectuelle du Chef de l’État.

2 • Une cellule scientifique chargée de :

– Décrypter l’agenda du Chef de l’Etat

– Assurer la veille de l’impact des actes du PR

– En cas d’échec, proposer des actions correctives

3 • Une cellule éditoriale chargée de :

– Rédiger pour le Chef de l’État suivant les variations du climat – social, économique et politique… Et adapter sa communication à l’intelligence d’Aristote :

Ethos, quand l’actualité est éthique ;

Logos, quand l’actualité se veut logique ;

Et Pathos, quand il s’agit d’émotions. 

4 • Une cellule digitale chargée de :

– Créer des canaux de communication prompte

– Créer des contenus digestes (verbatim, spots)

– Veiller sur l’e-réputation du Chef de l’État

5 • Une cellule événementielle chargée de :

– Valoriser le pays (9 provinces et diaspora)

– Promouvoir l’agenda (avant, pendant et après)

– Gérer le risque (avant, pendant et après)

Le tout, sous la houlette du seul Conseiller Spécial du Président de la République, Chef de Département Communication et Porte-parole de la Présidence de la République. Celui-ci devra, entre autres atouts à sculpter, être doté d’un potentiel très éclectique, d’une efficience de plus hauts instants et d’un sens inflexible de la République.

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