Libreville, le 16 juin 2022 – (Dépêches 241). Ayant obtenu sa libération grâce à l’intervention de la France et des États-Unis, l’ancien prisonnier politique français d’origine camerounaise, Michel Atangana, vient d’adresser un courrier au président français Emmanuel Macron, déplorant l’inaction de la France dans le dossier Brice Laccruche Alihanga, dont les conditions de détention sont assimilables à des actes de torture selon ses avocats.
Le français d’origine camerounaise, Michel Atangana, ancien prisonnier politique du régime de Paul Biya, a adressé un courrier au président français Emmanuel Macron, dénonçant les conditions de détention de l’ancien directeur de cabinet d’Ali Bongo, Brice Laccruche Alihanga.
« Une telle situation est inadmissible, elle est choquante, elle révèle l’inhumanité méprisante des autorités locales qui estiment qu’on peut détenir arbitrairement, qu’on peut maltraiter un prisonnier, qu’on peut se moquer d’une justice étrangère […]. Il est inacceptable que la France puisse être malmenée à ce point à propos d’un de ses ressortissants par un régime qui ne cache plus sa dérive totalitaire », a-t-il écrit au chef d’État français.
Tous de nationalité française, Michel Atangana et Brice Laccruche Alihanga ont connu une trajectoire étrangement similaire. Partant des arcanes du pouvoir, aux geôles de la prison pour détournement des deniers publics. Leur séjour en milieu carcéral serait frappé du sceau de l’arbitraire, en plus d’être marqué selon certains dire par la torture, passant plusieurs années maintenus à l’isolement. C’est pourquoi, à travers son association Atangana contre l’oppression et l’arbitraire (AAOA), cet ancien homme fort du régime camerounais entend mener tous les combats pour tenter de faire libérer Brice Laccruche Alihanga. Quoique déjà condamné à cinq ans de prison ferme pour obtention de document administratif sur la base d’une fausse déclaration.
Depuis son incarcération en décembre 2019, « le messager intime d’Ali Bongo » serait détenu dans des conditions décrites par ses avocats comme inhumaines et assimilables à des actes de tortures. Ces conditions de détention ont d’ailleurs conduit le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire et le Réseau des défenseurs des Droits Humains Afrique Centrale (Redhac) a demander sa libération. Des demandes ignorées par l’État gabonais.