SEEG: un agent et son complice placés sou mandat pour vol d’un transformateur 

Un agent de la SEEG et son complice écroués à la prison central de Libreville après des actes répréhensibles © DR

Libreville, le 11 Juin 2025 – (Dépêches 241). Ah, la SEEG ! Ce nom résonne dans les foyers gabonais comme un refrain lancinant, une mélodie dissonante qui accompagne chaque facture d’électricité et chaque coupure intempestive. Depuis des années, cette société d’électricité et d’eau a pris l’habitude d’infliger aux populations un véritable calvaire, un cocktail explosif de services défaillants, d’interruptions à répétition et de factures qui flambent plus vite que les transformateurs volés. Si la vétusté du matériel et l’absence d’une politique interne rigoureuse peuvent expliquer toutes ces défaillances, les attitudes blâmables et condamnables des agents employés au sein même cette structure participent au délitement de la SEEG.

Il faut dire que la qualité du service à la SEEG est un concept aussi flou que les factures qu’elle délivre. Les Gabonais ont appris à jongler avec les coupures d’électricité comme on joue à la marelle : un pied sur la lampe torche, l’autre sur le ventilateur, et un œil rivé sur le compteur qui tourne… sans jamais vraiment s’arrêter. Pendant ce temps, les agents de la SEEG, eux, semblent parfois oublier que leur mission première est de fournir un service public digne de ce nom.

Le vol de transformateurs : un sport national ?

Mais la cerise sur le gâteau, c’est sans doute cette histoire rocambolesque de transformateurs qui disparaissent plus vite que l’électricité dans les quartiers populaires. On apprend des agents de la Direction de la Fraude et de la Sécurité des Infrastructure de la SEEG que Sieur Eyi Ovono Hervé Jacolin, un employé bien placé de la boite, a décidé de bâtir son empire financier sur le dos de son entreprise. Plutôt que de faire tourner les ampoules, il a préféré faire tourner les transformateurs, en complicité avec un certain Mavoungou Mamouanda Carly. Deux transformateurs, respectivement de 2000 et 2500 KWA, qui auraient dû illuminer les foyers gabonais, ont mystérieusement pris la poudre d’escampette.

Heureusement, la Direction de la lutte contre les fraudes instaurée par le CTRI ne dort pas sur ses lauriers. Grâce à une enquête rigoureuse, elle a mis au jour ce trafic interne, et les deux compères ont été placés sous mandat de dépôt à la Prison Centrale de Libreville. Enfin, un peu de justice dans ce marasme ! On ose espérer que cette condamnation fera office de signal fort, brisant le mythe de l’impunité qui règne depuis trop longtemps au sein de la SEEG.

La justice entre enfin dans la danse

Mais au-delà de ce coup d’éclat judiciaire, la vraie question demeure : la SEEG est-elle prête à sortir de la récréation ? Car derrière ce vol, c’est tout un système qui vacille. Un système où la mauvaise qualité du service est la norme, où les populations paient le prix fort de la négligence et de la corruption, que le Direction des Fraudes essaie, tant bien que mal, d’endiguer. Si le Chef de l’État multiplie les efforts pour soulager les souffrances des Gabonais, il faudra plus que des arrestations ponctuelles pour rétablir la confiance.

Alors, la fin de la récréation a-t-elle sonné ? Peut-être. Mais pour que ce ne soit pas un simple coup d’épée dans l’eau, il faudra une réforme en profondeur, une transparence totale, et surtout une volonté politique ferme pour que la SEEG cesse d’être ce cauchemar électrique. Les Gabonais méritent mieux que des coupures à répétition et des agents véreux. Ils méritent une SEEG à la hauteur de leurs espérances, une SEEG qui éclaire vraiment leur quotidien. En attendant, la vigilance reste de mise, et la justice, elle, doit continuer à frapper fort et juste comme cette direction dirigée par les militaires dont le travail est de plus en plus salué.

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