Recrudescence des crimes de sang à Mouila : un lien avec la période pré-électorale ?

depuis quelques jours le Gabon est confronté à une recrudescence de crimes ©Montage Dépêches 241

Libreville, le 16 mai 2023-(Dépêches 241). Plusieurs corps sans vie ont été découverts ces derniers jours à Mouila, capitale provinciale de la Ngounié. Cette recrudescence des crimes dans cette partie du pays a-t-elle un lien avec la période pré-électorale ? Une question qui vaut son pesant d’or tant ce phénomène souvent qualifié de crimes “rituels” par l’opinion, précède généralement chaque période de joutes électorales dans notre pays. 

Des crimes de sang, tels que qualifiés par le pouvoir, sont devenus légion depuis quelques semaines dans la ville de Mouila, capitale provinciale de la Ngounié. Une montée d’insécurité qui coïncide manifestement avec la période pré-électorale, dans une ville d’ordinaire  paisible.  « Vivre à Mouila et prendre le risque de jouer les noctambules devient dangeureux », confie un riverain apeuré. 

En effet, hier lundi 15 mai 2023, une femme nommée Mélannie a été retrouvée morte dans sa maison à Tsouka, un quartier du 1er arrondissement de Mouila. Si les circonstances de ce décès ne sont toujours pas connues, on note toutefois que cette découverte macabre est la dernière en date d’une longue série. Car la veille, c’est la jeune collégienne Nelly, 18 ans, qui a été retrouvée ligotée face contre terre, nue, violée et dont le corps sans vie a été abandonné à proximité d’un motel au quartier aéroport. Une semaine avant, c’est le corps d’un professeur d’Education physique et sportive qui a été retrouvé en état de décomposition très avancé derrière une habitation plusieurs jours après sa disparition. Dans  l’après-midi du 08 mai, comme si cela ne suffisait pas, des riverains ont découvert le corps sans vie d’un nouveau-né selon un récit de l’Union dans sa version en ligne. 

Cela dit, la ville de Mouila est devenue le théâtre de crimes odieux depuis quelques semaines. La stupeur gagne en effet les populations et d’aucuns ont une idée bien précise pour expliquer cette recrudescence des crimes en cette période pré-électorale.  « Attention nous sommes à la lisière de la période de la  grande de charcuterie humaine pour se faire élire soit Député, Maire et Président du conseil départemental », alerte ce même riverain. 

Dans la même veine, l’ancien Maire de la ville, Pierre Clavers Maganga Moussavou s’est voulu plus direct en citant les noms des commanditaires supposés de ces crimes lors d’un meeting le week-end écoulé au gymnase de Mouila. « On sait ceux qui sont à la tête de ces crimes. Je dis à Jean Norbert Diramba de cesser les crimes rituels. Je dis  à Alfred Nziengui Madoungou de cesser les crimes rituels », a-t-il déclaré face à une centaine de militants. Deux proches du président sortant Ali Bongo Ondimba sont en effet pointés du doigt. 

Le moins que l’on puisse dire, est que malgré les démentis répétés des autorités, les phénomènes d’infanticide, de canibalisme supposé, et de fétichisme pour lesquels la justice ferme les yeux, précèdent généralement chaque période de joutes électorale dans notre pays. 

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