Élections générales: quand Bilie-By-Nze et son gouvernement violent les acquis des accords d’Arambo

Alain Claude Bilie-by-Nze s’est-il encore illustré de façon tristement négative en violant les lois de la République ? © DR

Libreville, 19 juillet 2023-(Dépêches 241). Le chef du Gouvernement Alain Claude Billie-Bi-Nze semble souffler sur des braises en consacrant une nouvelle modification de la loi électorale. Un acte frappé du sceau de la roublardise, qui viole allègrement les acquis des accords d’Arambo, à moins de deux mois des élections générales. 

Adoptée lors du conseil des ministres du 12 juillet, puis votée à la hussarde par le  parlement le jour d’après, la modification de la loi électorale qui porte le sceau de la roublardise du Premier ministre Alain Claude Billie-Bi-Nze, lequel a allègrement violé les acquis des accords d’Arambo. C’est du moins ce que font remarquer plusieurs acteurs du landerneau politique Gabonais, parmi lesquels, l’opposant Paul Marie Gondjout : « C’est un recul sérieux et grave du processus de transparence électorale adopté par toute la classe politique autour du président Omar Bongo en 2006 lors des accords d’Arambo », pointe-t-il.

En effet, cette grand-messe politique de mai 2006, avait débouché sur une pléiade d’avancées, dont la mise en place du fichier électoral biométrique. Bien avant, en 2002, le Gabon avait introduit dans son processus électoral l’enveloppe « accolée », pour limiter les achats de vote, légion sous le régime d’Omar Bongo. En plus de cette avancée notable, chaque candidat était représenté par une personne de  son choix dans chaque bureau de vote. Ce qui lui donne rapidement accès au procès-verbal à l’issue du scrutin. Ces acquis, censés renforcer notre démocratie encore balbutiante, ont été supprimés par la nouvelle modification de la loi électorale à moins de deux mois des échéances électorales. 

Ces réformes ont été à l’origine des vives tensions et d’une montée au créneau des acteurs civiques et politiques observées ces derniers jours. Dans le même élan, une requête en annulation de la loi querellée a été introduite auprès de la Cour Constitutionnelle le 17 juillet, dénonçant « une violation du principe d’égalité de tous devant loi » consacré par l’article 2, alinéa 2 de la loi fondamentale. 

Pour Georges Bruno Ngoussi, président du Consortium de la société civile pour la transparence électorale (COTED), « Le Gabon est le seul pays au monde qui change les règles du jeu pendant le match. ». Des propos qui n’ont laissé de marbre le chef du Gouvernement, lequel a laconiquement tenté de se défendre. « Il n’ y a eu de la part du Gouvernement aucune modification des règles du jeu » a-t-il rétorqué, promettant dans le même temps d’apporter la preuve de ce que l’opposition n’est pas étrangère à cette nouvelle modification électorale. « Le moment venu, nous apporterons la preuve que ce qui a été fait correspond aux demandes écrites de l’opposition » a-t-déclaré. 

Reste à la Cour Constitutionnelle de se prononcer, dans le strict respect de la loi, gage de l’organisation des élections aux lendemains apaisés. 

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