Le FMI au Gabon : un retour sous condition

Le reprise des relations entre le Fonds Monétaire Internationale (FMI) et le Gabon ne sera efficiente sans réformes structurelles claires et justes ©Montage Dépêches 241

Libreville, le 13 Mai 2025 – (Dépêches 241). Alors que le Gabon s’apprête à renouer avec le Fonds monétaire international, les autorités sont pleinement conscientes que ce retour ne sera possible qu’au prix de réformes structurelles. Si la transition politique engagée en 2023 a permis d’assainir certains mécanismes, les fragilités économiques demeurent importantes, à commencer par une dette publique croissante et des recettes budgétaires insuffisamment diversifiées.

Le dialogue en cours avec le FMI, soutenu par une mission attendue à Libreville mi-juin, vise à établir un nouveau cadre de partenariat. Toutefois, les experts de l’institution ne manqueront pas d’exiger des garanties claires, notamment en matière de transparence budgétaire, de réduction des subventions inefficaces et d’amélioration de la gouvernance économique. Autant de conditions que le Gabon devra remplir pour espérer bénéficier d’un programme d’assistance.

L’historique du pays avec le FMI reste marqué par plusieurs programmes avortés, faute de mise en œuvre des engagements pris. Cette fois-ci, l’exécutif, sous la conduite du président Brice Clotaire Oligui Nguema, semble vouloir rompre avec cette instabilité, comme l’a démontré la réunion stratégique du 12 mai. À cette occasion, le vice-président Alexandre Barro Chambrier a rappelé que la rigueur budgétaire et la confiance constituent désormais les fondements de l’action gouvernementale.

Au-delà des annonces, le défi réside dans la capacité de l’administration à exécuter les réformes prévues, dans un contexte social tendu et de fortes attentes de la population. La soutenabilité de la dette, la maîtrise des dépenses courantes et l’augmentation des recettes internes figureront parmi les indicateurs scrutés par le FMI pour toute reprise de financement direct.

Dans ce contexte, le retour du Gabon dans un programme du FMI ne pourra être perçu comme un simple appui financier. Il s’agira d’un test grandeur nature sur la volonté réelle du pays de transformer son modèle économique, en rompant avec les pratiques du passé et en instaurant durablement la culture de la performance et de la transparence dans la gestion des finances publiques. 

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