Désistement de Maganga Moussavou pour la candidature consensuelle de l’opposition : comme nous sommes surpris ! 

PCMM veut faire cavalier seul © DR

Libreville, le 04 août 2023 – (Dépêches 241). Le président du Parti social démocrate (PSD) quitte la plateforme « Alternance 2023 » et fera cavalier seul lors du prochain scrutin présidentiel. Une démarche bien connue des Gabonais puisque l’homme prendra part à sa 5eme élection. Un excellent tremplin pour ce laudateur du clan Bongo dont la stratégie ne surprend plus grand monde.

L’homme est connu pour sa roublardise. Depuis les années 1990, qui mieux que Maganga Moussavou sait jongler entre majorité et opposition ? Plusieurs fois ministre sous Omar Bongo, il a su faire allégeance au fils héritier Ali Bongo qui en a fait son Vice-Président de la République un an après la présidentielle de 2016. Pour avoir salué l’élection controversée d’Ali Bongo, il réussit même à embarquer son fils Biendi Maganga Moussavou au gouvernement. Le graal pour une famille habituée au retournement de veste, à la duplicité et la transhumance.  

Dans une récente interview accordée à L’Union, le président du PSD annonce son retrait de la plateforme « Alternance 2023 » et maintient sa candidature à l’élection présidentielle du 26 août. « Si le peuple estime que mon projet n’est pas porteur, qu’il choisisse celui du candidat consensuel de l’opposition, moi, je serai candidat », martèle le chantre de la provincialisation, non sans donner les raisons de sa décision. « Je ne participe plus à la Plateforme Alternance 2023. Les membres de ce regroupement défendent l’idée d’un État jacobin, centralisé. Ce qui est à l’opposé de la  » Provincialisation » qui, elle, se fonde sur un État décentralisé et déconcentré. Du coup, vous comprenez aisément que nos idées ne peuvent correspondre », a-t-on pu lire chez Media 241

Un schéma bien connu des Gabonais. En effet, on se souvient qu’en 2016, le bouvier de Moutassou avait également  battu en brèche l’appel des leaders de l’opposition  en vue de la désignation de Jean Ping pour faire face à Ali Bongo. « Je ne me suis pas engagé pour me retirer au milieu du gué », soutenait-il à l’époque. Un choix stratégique, peut-on le dire, puisque malgré un résultat famélique de 0,32% lors de la présidentielle de 2016, il est nommé Vice-président de la République. Il deviendra même quelques mois plus tard le beau-père de Maëva Bongo Ondimba, la sœur cadette d’Ali Bongo. 

Pour le scrutin à venir, le même schéma semble à nouveau se dessiner. En se retirant de la plateforme « Alternance 2023 », laquelle  travaille à la désignation d’un candidat consensuel de l’opposition, Maganga Moussavou prépare-t-il un nouveau  deal avec le pouvoir ? Wait and see. Dans tous les cas cette  année, le fondateur et président du Parti social démocrate (PSD) prendra part à sa 5eme élection présidentielle après  celles de 1993,  1998, de 2009, et 2016.  

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