Libreville, le 21 Février 2023 – (Dépêches 241). Le 4 Février 2012, le Conseil des Ministres avait adopté les règles de financement du Fonds souverain de la République gabonaise (FSRG). Transformé par le biais de l’ordonnance Ordonnance N° 00000002/PR du 13/02/2012 en Fonds souverain de la République gabonaise (FSRG), ledit fonds était destiné à financer des grands projets d’aménagement et de développement pour les générations futures.
Où sont passés les centaines des milliards de Francs CFA prélevés pour alimenter le Fonds souverain de la République gabonaise ? Décidé en table ronde du Conseil des ministres, ce fonds placé sous la gestion pour les générations futures du Fonds Gabonais d’Investissements Stratégiques (FGIS), devait être collecté grâce à la manne pétrolière notamment 10% des recettes du pétrole prévues dans la loi de finances. À cette première source de prélèvement, venaient se greffer 50% de toutes les recettes budgétaires additionnelles correspondant à un dépassement des hypothèses de base de la loi de finances annuelle, ainsi que les dividendes du portefeuille des participations de l’Etat, la totalité des produits financiers générés par le Fonds et enfin les dons et legs.
Au total, le Fonds Souverain de la République Gabonaise, selon l’ordonnance N° 00000002/PR du 13/02/2012 aurait été doté d’une enveloppe de 500 milliards de francs CFA, soit 760 millions d’euros. Les profits issus des participations de l’Etat dans les entreprises publiques auraient également été affectés. Une fois que le capital décidé par le Conseil des Ministres atteint, ce fonds devait être régulièrement alimenté par les revenus de ses placements et par toutes les recettes pétrolières qui dépasseraient les hypothèses de base.
Serge Mickoto, à l’époque Directeur Général du Fonds Gabonais d’Investissements Stratégiques (FGIS), gestionnaire des ressources du fonds souverain du Gabon, s’était expliqué via « Jeune Afrique », sur la stratégie et l’utilisation de ce fonds. « Le FSRG est d’abord et avant tout un fonds destiné aux futures générations gabonaises. Les investissements réalisés aujourd’hui par le FGIS sont destinés à lisser l’épargne intergénérationnelle. Ensuite, le FSRG est aussi un fonds de développement car ses ressources sont destinées à être utilisées dans le cadre de projets de développement structurants ayant pour but d’assurer à terme une diversification des ressources du pays », avait-il indiqué.
Au regard du désert infrastructurel laissé par le régime Bongo-PDG, il y a lieu de nous interroger sur l’affectation et la destination de ce fonds ou d’une partie de celui-ci, du moins ce qui avait déjà été prélevé. Quels projets de développement structurants ont été érigés sur le base de ce fonds ? Ces questions en bon droit méritent d’être posées au regard des suspicions et multiples scandales de distractions de deniers connus sous l’ancien régime.