Libreville, le 20 novembre 2024-(Dépêches 241). Alors que la Banque mondiale a décidé, en juillet dernier, de geler ses décaissements en faveur du Gabon, le pays tente de faire pression sur la COBAC pour une exemption sur une sur une règle qui limite sa capacité d’emprunt sur le marché financier d’Afrique centrale.
«Le Gabon sollicite une exemption temporaire, pour la période novembre 2024 à décembre 2025, de l’application sur les titres publics gabonais, des dispositions de pondération de la lettre circulaire du 18 octobre 2024.» a écrit la ministre de la Réforme des Institutions, Murielle Minkoue dans un courrier adressé à la Cobac le 13 novembre 2024.
En effet, la COBAC, qui est le régulateur du secteur bancaire en Afrique Centrale et la BEAC ont indiqué au cours de leur concertation à Libreville et Yaoundé en mai dernier avec le FMI, qu’ils entendaient «supprimer la pondération nulle systémique pour les nouvelles émissions de titres publiques », rapporte le compte rendu de ladite concertation.
En clair, la pondération de risque nul attribué par le régulateur permet aux Etats de la région de lever facilement des financements sur le marché domestique sans que les banques qui y souscrivent ne soient astreintes à provisionner pour couvrir les risques crédit, explique le site sikafinance.com.
De ce fait, cette nouvelle règle limite la possibilité d’emprunt du Gabon dans la région Afrique Centrale. D’ailleurs Murielle Minkoue n’a pas hésité à le faire savoir dans son courrier. « Cette situation de faible mobilisation de ressources de financement engendre un risque important dans la bonne exécution des opérations budgétaires du dernier trimestre de l’année en cours. Elle va également impacter négativement le budget de l’année 2025, au regard de la contribution attendue des emprunts à lever sur notre marché financier », a-t-on pu lire
Faut-il le rappeler, en 2023, le taux d’endettement du Gabon s’élevait à 70,5% du PIB, selon le FMI qui projette une hausse à 73,1% en 2024 et 78,9% en 2025 si la tendance actuelle se poursuit. Cette nouvelle mesure du régulateur a été prise en raison notamment du non-respect par plusieurs pays de la zone, des critères de convergence fixés par la CEMAC.