Libreville, le 14 mars 2024 – (Dépêches 241). L’audit sur la gestion des Fonds Covid-19 réalisé par le Copil citoyen et rendu public il y a quelques années, a révélé que des sommes pharaoniques ont été décaissées par le Comité de Pilotage du plan de veille et de riposte contre le Covid-19 en vue de faire reculer la pandémie. Au-delà de ces révélations, des irrégularités criardes faisant prospérer de forts soupçons de détournement de fonds sont apparus. Des détournements pour lesquels aucune enquête n’a jamais été ouverte. Alors, qui pour répondre ?
Il constitue à n’en point douter, l’un des plus gros scandales financiers de l’ère Ali Bongo Ondimba. La gestion des fonds Covid-19 par le gouvernement Rose Christiane Ossouka Raponda n’a toujours pas connu son épilogue. Mieux, pour l’heure, et ce étrangement, aucune instruction judiciaire n’a été ouverte, nonobstant les éléments de faits rendus publics par le rapport Deloitte et épluchés par Geoffroy Foumboula Libeka et le Copil Citoyen.
Qui pour répondre alors que les éléments dudit rapport sont particulièrement éloquents et nous indiquent que sur les 177 milliards octroyés par le FMI, seulement 32 milliards ont été versés sur le compte bancaire du fond spécial ouvert à la CDC faisant, par conséquent, un trou de 145 milliards. Il ressort du même rapport que pour assurer la riposte contre la covid-19 de façon efficiente, le Copil a reçu au 31 juillet 2020, un peu plus de 503 milliards FCFA.
Qui pour répondre quand Deloitte révèle que sur 500 milliards de ressources identifiées pour la lutte contre le Covid-19 seulement 75 milliards seulement ont pu être audités. Des faits qui donnent à croire que des pièces comptables ont potentiellement été dissimulées. D’où la nécessité d’interpeller le Comité de Pilotage et de riposte de la lutte contre la Covid-19, au premier rang desquels le Ministre Guy Patrick Obiang Ndong, Ministre de la Santé à l’époque des faits, Rose Christiane Ossouka Raponda en qualité d’ancienne Premier Ministre, entres autres.
Qui pour répondre lorsque ledit rapport révèle en sus le non-respect manifeste des procédures adossées à la passation des marchés en république. « Plusieurs contrats, sinon tous les contrats l’ont été sans respecter la procédure de passation des marchés en République gabonaise car passés de gré en gré », indique le rapport, qui souligne en outre que des contrats ont été établis de gré à gré en violation de la loi.
Sur le volet restauration, il ressort du rapport du Cabinet indépendant Deloitte que la somme allouée pour la restauration s’élève à plus de 800 millions. Une curiosité, ce montant a été versé à près de 90% dans une seule structure de restauration. Il s’agit du Mayena Foods apparemment ni plus ni moins selon plusieurs indiscrétions, à Noureddin Bongo Valentin actuellement écroué à « Sans famille ». Le même rapport de la gestion des Fonds Covid-19 souligne que le Comité de pilotage du plan de veille et de riposte contre la Covid-19 aurait décaissé environ 430 millions de FCFA chaque mois, pour les indemnités des personnels. Une incongruité quand on sait que le personnel engagé dans la riposte depuis la fin de la pandémie réclame son dû.
Qui pour répondre ? C’est donc la question que se posent de nombreux gabonais lesquels depuis 6 mois après l’arrivée au pouvoir du Comité de Transition pour la Restauration des Institutions (CTRI ) s’étonnent et s’interrogent à raison, du fait que les concernés ne soient toujours pas inquiétés.