Affaire HPO/activistes: deux mandats d’arrêt délivrés contre Stéphane Zeng et Landry Amiang Washington

La plainte déposée par HPO contre les deux activistes a abouti à la délivrance de deux mandats d’arrêt © Montage Dépêches 241

Libreville, le 18 août 2024 – (Dépêches 241). Il y a quelques semaines déjà, Hervé Patrick Opiangah, citoyen gabonais, portait plainte contre Stéphane Zeng et Landry Amiang Washington, deux activistes gabonais, pour diffamation, injures publiques et atteinte à l’honneur. Selon une information parvenue à la rédaction de Dépêches 241, de sources judiciaires, deux mandats d’arrêt viennent d’être délivrés par le parquet de Libreville à l’encontre des deux activistes. Une décision qui fait corps avec les récentes sorties du Président de la Transition, Chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, de voir la justice se montrer forte et de « punir celui qui mérite d’être puni ».

Tout juste remis des émotions liées aux festivités du 64ème anniversaire de leur accession à la souveraineté internationale, que les Gabonais apprennent l’annonce de la délivrance des mandats d’arrêt contre les deux activistes Stéphane Zeng et Landry Amiang Washington dans l’affaire les opposant à Hervé Patrick Opiangah. De sources judiciaires proches du dossier, deux mandats d’arrêt ont été délivrés il y a quelques jours contre ces lanceurs d’alerte accusés par le plaignant de l’avoir diffamé, injurié sur la place publique et porté atteinte à son honorabilité. 

Alors que ces derniers par un live incendiaire s’en étaient violemment pris à l’institution judiciaire Gabonaise, cette dernière poursuivant sa procédure et ses investigations a finalement délivré deux mandats d’arrêt contre ces deux activistes qui ont ostensiblement affiché leur proximité avec le Président de la Transition et le CTRI. Il convient de préciser qu’en droit pénal, le mandat d’arrêt diffère du mandat d’amener. Le mandat d’arrêt est l’acte par lequel l’ordre est donné par le parquet à la force publique, police, gendarmerie ou service affilié, de rechercher, d’arrêter et de conduire la personne visée à la maison d’arrêt indiquée sur le mandat. Le mandat d’amener pour sa part, est un ordre dont l’objet est d’interpeller l’auteur supposé de l’infraction pour le conduire devant le juge. 

La nature exécutoire du mandat d’arrêt ne laisse prospérer aucune autre issue que la détention préventive

Les deux mandats d’arrêt délivrés à l’encontre de Stéphane Zeng et Landry Amiang Washington sont exécutoires dès leur activation avec pour effet immédiat de les conduire à la prison centrale de Libreville. À charge pour le juge en instruction dans l’affaire de décider, selon les éléments en sa possession, de leur maintien en détention préventive, ou de leur droit à la liberté provisoire en attendant l’audience de jugement. 

La Direction Générale des Recherches (DGR) et la Direction Générale de la Contre Ingérence et de la Sécurité Militaire (B2) seraient les deux services chargés de l’exécution de cette mesure judiciaire. Consigne aurait en outre été donnée aux forces de défense , gendarmerie, Cedoc et auxiliaires de justice de renforcer le dispositif aux frontières terrestres, notamment comme c’est le cas sur le secteur aérien, afin de prévenir toute tentative d’évasion.

Force doit rester à la loi 

Lors de la dernière étape de sa tournée républicaine dans l’Estuaire, notamment à Kango, le Président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, a rappelé avec fermeté le souhait de voir la justice libre, indépendante et forte, déclinant toute affinité avec les personnes qui choisissent volontairement de défier les autorités ainsi que l’institution judiciaire. « Ce n’est pas le problème d’Oligui, c’est le problème de la justice et je veux une justice forte. Quand vous êtes en France vous ne manquez pas de respect aux policiers, vous n’insultez pas les CRS, et ici je ne le tolère pas », avait indiqué inflexiblement le Chef de l’État.

Les Gabonais attendent désormais que ces mandats d’arrêt puissent produire les effets juridiques dont la teneur est désormais connue. Que les magistrats disposés à appliquer le droit le fassent sans pression et sans entrave afin que les recommandations du Chef de l’État soient appliquées avec rigueur pour que se matérialise enfin l’Etat de droit tant attendu par les populations. 

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