Exploitation pétrolière: soupçons de monopole et de favoritisme dans l’attribution des contrats sur les champs marginaux ?

la situation interroge ©DR

Libreville, le 13 février 2025-(Dépêches 241). La Direction Générale des Hydrocarbures (DGH) serait en proie à de très sévères critiques aujourd’hui. En cause, selon de nombreuses sources bien introduites, la société Komo Ressources Group (Koreg), en compétition avec d’autres pour l’obtention de contrats d’exploitation et de partage de production (CEPP) dans les champs marginaux, semble bénéficier d’un certain monopole car, en plus d’un premier contrat de 3 milliards paraphé avec l’État gabonais en avril 2024 pour l’exploitation du champ « n•G5-142 », il se susurre avec insistance que la même société serait sur le point de rafler la mise sur plusieurs autres champs, au détriment d’autres entreprises locales, possédant pourtant l’expertise et remplissant également les critères requis.

Il règne comme un air d’injustice actuellement au sein de la Direction Générale des Hydrocarbures (DGH). Plusieurs acteurs du secteur pétrolier seraient vent debout pour dénoncer ce qui s’apparente aujourd’hui à une sorte de monopole et de favoritisme de la société Koreg sur les champs marginaux. Pour rappel, en parlant de champs marginaux, on fait régulièrement référence à des découvertes qui n’ont pas pu être mises en exploitation sur une durée déterminée pour une ou plusieurs raisons, soit parce que les réserves sont de très petites tailles pour être exploitées de façon économique, soit par manque d’infrastructures ou de potentiels consommateurs dans les environs.

Cependant, bien que de tailles modestes, ces champs représentent une manne financière importante, pouvant échoir à plusieurs entreprises locales. Or, selon plusieurs sources concordantes, seule la société Komo Ressources Group (Koreg) semble aujourd’hui en bénéficier, au grand dam des autres entités concurrentes. Propriété d’un gabonais d’origine chinoise, Koreg avait déjà remporté la mise sur le champ « n•G5-142 », situé dans la province de la Ngounié, avec une superficie de 45,79km2.

Soupçons de monopole et de favoritisme?

Alors que Koreg n’aurait même pas démarré l’exploitation du premier champ qui lui avait été attribué en avril 2024, plusieurs sources de la Direction Générale des Hydrocarbures (DGH) sont unanimes à l’idée que ladite société serait en passe d’obtenir de nouveaux contrats pour d’autres champs, le tout, au détriment de ses nombreux concurrents, pourtant en règles et remplissant eux aussi les critères d’éligibilité.

Toute chose qui ferait légitimement penser dans l’opinion à une sorte de monopole et de favoritisme. Sinon, qu’est-ce qui expliquerait qu’une seule société en soit à bénéficier de tous les contrats au détriment des autres, pourtant elles aussi répondant aux critères ? La société Koreg graisserait-elle la patte de responsables de la DGH afin de toujours bénéficier des CEPP sur les champs marginaux ? Le Ministre du Pétrole est-il informé de cette injustice ? Ces pratiques ne sont-elles pas en contradiction avec la volonté du Chef de l’État de voir des entreprises gabono-gabonaises du secteur pétrolier se développer et prospérer, dans un domaine trop souvent occupé par les étrangers ? Voilà aujourd’hui les questions que se pose l’opinion.

De la nécessité de tirer les leçons de la récente histoire du Gabon

Sans attiser une quelconque haine ou une forme de détestation de l’étranger, mais la récente histoire du Gabon est riche d’exemples de Gabonais d’adoption repartis dans leurs pays d’origine après avoir fait fortune sur le sol Gabonais. Sans en faire leur publicité, les exemples les plus emblématiques de cet état de ce fait sont Souleyman Liban et Maixent Accrombessi, tous deux devenus Gabonais et hommes d’affaires.

Une entreprise serait-elle avantagée?©DR

Bénéficiant des largesses du pouvoir déchu, ces compatriotes d’origine étrangère obtenaient sans efforts, sans appels d’offres, et ce, de manière systématique, des marchés à hauteur de plusieurs milliards de FCFA. Tombés en disgrâce bien avant la chute d’Ali Bongo en août 2023, tous deux avaient quitté le Gabon, allant investir dans leurs pays d’origine ou même ailleurs, et continuent de jouir aujourd’hui de leurs investissements réalisés avec l’argent amassé du temps de leur court passage au Gabon.

Sans appeler à ostraciser la société Koreg, il serait juste pour les nouvelles autorités du pays en général, et le Ministère du Pétrole en particulier, de jeter un regard avisé sur l’attribution des contrats d’exploitation et de partage de production (CEPP) dans les champs marginaux, afin que cela profite à toutes les entreprises locales possédant une expertise avérée et remplissant tous les critères requis pour ce type de partenariat.

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