
Libreville, le 20 février 2025-(Dépêches 241). Longtemps attendue, la commission chargée de la répartition de la subvention de la presse privée écrite et en ligne a débuté ses travaux lundi dernier. Le moins que l’on puisse dire est que les points de discorde se font nombreux, principalement le prélèvement de 25 % par l’État jugé « indécent » par Guy Pierre Biteghe, Directeur de Publication du journal le Mbandja.
Revalorisée à 500 millions de francs CFA par le Gouvernement de la Transition, la répartition de la subvention à la presse privée écrite et en ligne était très attendue par les acteurs de ce secteur. Débutés le 17 février dernier, les travaux de ladite commission semblent se dérouler aujourd’hui sur fond de discorde. En cause, un prélèvement de 25% réalisé par l’État sur cette enveloppe dédiée à la presse privée.
Les patrons de plusieurs médias écrits et en ligne dénoncent des coupes injustifiées et « indécentes », faisant le parallèle avec leurs collègues des médias publics qui ne sont guère prélevés, pourtant eux aussi subventionnés par l’État et bénéficiant de la Redevance Audiovisuelle et Cinématographique (RAC). « Sont-ils assujettis au prélèvement de 25 % par le Gouvernement ? », s’est interrogé ironiquement Guy Pierre Biteghe, Directeur de Publication du journal le Mbandja.
Rappelons qu’au centre de cette dénonciation, il y a que le Ministère du Budget prélève systématiquement 15 % de la subvention, soit environ 80 millions FCFA, quand le Ministère de la Communication s’octroie 10 % supplémentaires, soit 42 millions FCFA, pour supposément financer les travaux de ladite commission. Toute chose qui a fait dire à Guy Pierre Biteghe que « si ce n’est pas du détournement, ça y ressemble », a-t-il fulminé.
Une posture soutenue par d’autres confrères, notamment Brice Ntoutoume, qui n’a pas caché son indignation lors d’une rencontre avec la Ministre de la Communication et des Médias, laquelle avait validé avec quelques pairs de la corporation, cette coupe de 10%. « Si la Ministre avait un texte lui permettant de prélever les 10 %, elle n’aurait pas besoin de notre quitus », avait-il lancé à ses confrères ce jour.
Une situation d’injustice qui a conduit Guy Pierre Biteghe à appeler désormais à l’arbitrage des plus hautes autorités, en tête desquelles le Président de la Transition, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, dans ce qu’il qualifie de « prélèvement indécent ». « Je me tourne humblement vers le Chef de l’État pour le prier de proscrire cette pratique indécente », a-t-il conclu son propos, non sans appeler à une gestion plus transparente et équitable de cette subvention destinée exclusivement à la presse privée écrite et en ligne.