Gabon: Akure Davain, l’ancien opposant qui n’a que faire des  Institutions fortes parce qu’« on ne les mange pas  »

L’ancien opposant aujourd’hui membre du gouvernement incarne la face hideuse de la classe politique actuelle © DR

Libreville, le 9 avril 2025 (Dépêches 241). De passage sur les antennes de la télévision nationale dans le cadre de l’émission le Débat de la présidentielle, Séraphin Davain-Akure a tenu des propos pour le moins surréalistes. En effet, en s’interrogeant sur l’intérêt de construire une démocratie assise sur des institutions fortes, le ministre de l’Energie a provoqué une vague d’indignation tout en suscitant de sérieuses interrogations sur le sens de son engagement politique. 

Naguère grand défenseur de la démocratie, Séraphin Davain-Akure a fait une sortie surprenante sur les antennes de Gabon 1ere mercredi dans le cadre de l’émission les débats de la présidentielle. Sans sourciller le porte-parole du gouvernement a tout bonnement laissé prospérer l’hypothèse qu’il était inutile de bâtir une démocratie fondée sur des institutions fortes en affirmant notamment «les institutions fortes mais pour faire? (…) On ne mange pas la Constitution, on ne mange pas les Institutions » s’est-il exclamé. 

Ces propos ont surpris une grande partie de l’opinion car, il n’y a pas si longtemps que ça, le même Séraphin Davain-Akure alors opposant affirmait défendre bec et ongle les valeurs de la démocratie au point de créer le 11 mai 2023, un parti dénommé Les Démocrates Libres. De quoi alors s’interroger, quelle démocratie défendait-il sans pour autant militer pour des institutions fortes? Quelle démocratie défendait-il sans militer pour des une Constitution axée sur les principes de liberté et d’égalité? Quelle était finalement le sens de l’engagement politique de Séraphin Davain-Akure en créant le parti politique Les Démocrates Libres? 

Autant dire que ces propos profonds de sens ont conforté certains analystes dans l’idée que de nombreux acteurs politiques continuent de flouer les Gabonais avec des discours souvent contradictoires fondés sur leurs intérêts égoïstes. Sinon comment expliquer qu’un démocrate puisse remettre en cause l’intérêt de bâtir des institutions fortes, alors que depuis le philosophe Karl Popper, auteur notamment de l’ouvrage intitulée  « La société ouverte et ses ennemis », la démocratie est définie comme un régime politique fondé sur des institutions fortes. 

Pourtant, la transition qu’il sert aujourd’hui est estampillée du sceau de la Restauration des Institutions. À l’instar du Président-Candidat qui a éludé la question hier préférant se vautrer dans un grossier hors sujet, tout porte à croire que le régime actuel qui pourrait se prolonger au terme du 12 avril, n’avait en réalité aucune volonté de restaurer les Institutions du pays. Et un homme, en l’occurrence son porte parole, connu pour son sens inné de la trahison et de la transhumance en politique, semble incarner aujourd’hui avec zèle cette nouvelle imposture.  

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